Pour Stellardo,le spleen n’est pas l’idéal

Quatre premiers mois détonants avaient propulsé Nice au rang de dauphin de Lyon fin novembre. Mais les Aiglons n’ont pu rêver longtemps et enchaîner au même rythme. L’équipe d’Antonetti squatte désormais la huitième place, une position décrite par l’entraîneur corse comme « merdique » samedi dernier après le nul contre Caen (2-2, 29e journée). Le ciel azuréen est donc quelque peu voilé, avec toujours ce nuage de spleen qui a suivi l’élimination traumatisante à domicile contre Vannes (L 2) en demi-finales de la Coupe de la Ligue (1-1, 3-4 aux t.a.b., le 4 février).

Lors du derby contre Monaco (0-0, le 7mars), les supporters rouge et noir manifestèrent une forme de dépit amoureux et une exigence de Coupe d’Europe qui avaient ébranlé le président Maurice Cohen. En toile de fond, le sempiternel ronron de Nice, depuis sept ans qu’il a réintégré l’élite. Avec des structures obsolètes et un centre de formation pas performant, forcément, la gloire peut faire le pied de grue. Que le club ne dispose pas des moyens et des outils plus en rapport avec la taille de la ville a dépassé le stade de l’aberration depuis longtemps. Cela pourrait-il finir par entamer complètement la détermination du trio Cohen-Antonetti-Ricort (le directeur sportif) ?

 

Coactionnaire majoritaire (42 %) de l’OGC Nice avec Marcel Governatori, Gilbert Stellardo refuse de céder à lamorosité : « Il n’y a pas le droit à la lassitude. On devrait plutôt remercier le ciel d’avoir la chance, en ce moment,de faire un métier qu’on adore en étant largement payé pour le faire. Mais, si c’est un exploit sportif et économique d’être huitièmes avec notre budget, il faut qu’on passe demain de 35 à 45 millions d’euros pour pouvoir conserver nos meilleurs joueurs et être européens sans se casser la figure, à moins qu’un mécène accepte de venir perdre de l’argent. »

 

Concernant le projet de grand stade, déjà deux fois avorté, Gilbert Stellardo clame son impatience : « Je ne me vois pas attendre cinq ou six ans. Mon objectif, c’est 2012 et je me bats pour ça. C’est la seule façon de sortir du pétrin. »