Cette semaine Bernard Lacombe était encore au Brésil pour traquer la bonne affaire en vue du prochain marché des transferts. Mais Lyon sait que son secteur offensif, terriblement mal géré cette saison, peut être renforcé quasiment à sa demande par un jeune joueur prometteur, presque international A, polyvalent et qui n'aurait pas besoin de s'intégrer, pour peu que celui-ci estime qu'il aura du mal à progresser dans son club. Ce joueur, Loïc Rémy, a inscrit un doublé contre Lorient la semaine dernière (2-0). Lyon l'a cédé à Nice en juin dernier contre 8 millions d'euros, mais possède une priorité pour le faire revenir. Une seule obligation pour l'OL : s'aligner sur la meilleure proposition (de salaire et d'indemnité de transfert) formulée à Nice. Une limite, aussi : «Lyon n'est pas prioritaire sur les clubs étrangers», nous apprend le joueur.
Rémy de retour à Lyon, est-ce du ''transferts-fiction'' ? D'un point de vue lyonnais, l'intérêt d'un tel mouvement serait assez peu discutable. Face à la blessure de Govou, au manque de joueurs de couloir, à la gestion énigmatique des cas Fred et Piquionne, combien de fois l'environnement de l'OL a-t-il soupiré : «Ah, si on n'avait pas vendu Rémy...». Lorsque nous lui avons posé la question, lundi, après son passage à Match Retour sur L'Equipe TV l'attaquant de 22 ans a paru étonné de l'intérêt du sujet. «Nice est un club dans lequel je m'épanouis. J'étais en recherche de temps de jeu et Nice me le donne.» L'idée que le ''Gym'' n'avait plus de grande marge de progression à lui offrir ne le touche pas beaucoup plus. «Nice a-t-il atteint ses limites ? On peut toujours faire mieux. Et puis, c'est ma première véritable saison en L1 et j'ai signé pour quatre ans...»
«Revenir à l'OL n'est pas inenvisageable»
Cela s'appelle le respect dû au club dont il est, de loin, le plus gros transferts de l'histoire. Sur l'idée de revenir à Lyon, Rémy bascule entre scepticisme et excitation. Scepticisme : «Je n'ai pas envie de servir de roue de secours. Or, l'année dernière, c'était ça. Il y avait une prime aux joueurs d'expérience. J'avais Benzema devant moi. A un moment, aussi, il y avait Baros, qu'il fallait faire jouer. J'avais envie de montrer mes qualités.» Mais «revenir à l'OL n'est pas inenvisageable» admet Rémy. «Lyon reste dans un coin de ma tête, c'est le club de mon coeur, là où j'ai joué étant jeune, où j'ai ma famille, où j'en envie de m'épanouir et d'évoluer. Mais si je n'ai pas envie d'y revenir, je ne suis pas obligé. » Au fond, cette histoire est peut-être celle d'un acte manqué de quelques jours. Rémy a signé à Nice treize jours avant l'officialisation de l'arrivée Claude Puel à Lyon. «D'après les discussions qu'il aurait eu avec mon agent, il aurait aimé me garder.» Mais Frédéric Antonetti l'avait convaincu avant.
Cédric ROUQUETTE