S’il dit poursuivre sa réflexion, l’entraîneur corse, lassé d’attendre un stade et des moyens, devrait quitter Nice à la fin de la saison.

 

Dimanche après midi, tout au long de Nice - Saint-Étienne (3-1), les supporters niçois ont scandé le nom de Frédéric Antonetti. Ils l’avaient déjà plébiscité il y a deux semaines, lors de la venue de Lorient (2-0), et l’entraîneur corse y avait été particulièrement sensible. « J’aime mieux ça que me faire cracher dessus », avait-il souri. Mais la reconnaissance du public du stade du Ray ne suffira pas à le retenir.

En fin de saison, et malgré un contrat qui le lie au Gym jusqu’en juin 2010, plus une année supplémentaire s’il finit le Championnat dans les huit premiers, il quittera sans doute Nice. Cette décision, totalement personnelle, il ne l’a pas encore rendue publique et ne le fera peut-être pas avant la réception de Marseille, programmée le 13 mai (35e journée) et à laquelle les Niçois attachent toujours beaucoup d’importance. Quand on l’interroge sur le sujet, Antonetti continue de répondre « que sa réflexion se poursuit et qu’elle avance désormais très vite ». Mais plus personne dans son entourage professionnel ne se fait d’illusions sur la possibilité de le voir poursuivre sa mission à la tête du Gym. Après quatre ans sur la Côte d’Azur, il est arrivé au bout. ogcnice.info

 

« Je ne tiens pas à faire l’année de trop »

 

Quand il a signé à Nice en juillet 2005, l’objectif était clair : amener une grande équipe à évoluer dans un grand stade. C’était le deal passé avec Roger Ricort, le directeur sportif. La grande équipe aurait pu exister si Nice, pour continuer à vivre, n’avait été obligé de se séparer de joueurs comme Sammy Traoré, Rod Fanni, David Bellion, Hugo Lloris, Ederson, Florent Balmont ou Bakary Koné. Le grand stade, lui, en est toujours à l’état de projet. Malgré des moyens limités, les résultats ont été satisfaisants (*). Aujourd’hui, l’entraîneur corse n’est pas sûr d’avoir l’énergie nécessaire pour continuer dans les mêmes conditions. Il n’a pas envie non plus de ternir quatre années de réussite. « Je ne tiens pas à faire l’année de trop », confesse-t-il régulièrement. Alors comme, en plus, Gilbert Stellardo, l’un des principaux actionnaires du Gym (dont on dit qu’il se verrait bien président à la place de Cohen), a déjà expliqué qu’il ne le retiendrait pas, Frédéric Antonetti va de toute évidence tirer sa révérence. Soit pour souffler quelque temps comme il l’avait fait après son départ forcé de Saint-Étienne en juillet 2004, soit pour rebondir ailleurs. Il devrait avoir le choix. Rennes, Monaco, Paris, Marseille et Lens sont parmi les clubs qui le suivent. Mêmes i, pour l’instant, seuls les dirigeants bretons se sont manifestés auprès de leurs homologues niçois pour dire qu’ils étaient intéressés.

 

(*) Sous la direction de Frédéric Antonetti, le Gym a terminé deux fois huitième de L 1 (2006, 2008) et a disputé la finale de la Coupe de la Ligue (défaite 1-2 contre Nancy, le 22 avril 2006). En 2006-2007, Nicea lutté pour se maintenir et terminé à la seizième place du Championnat.