Malgré une gêne persistante à la cuisse droite, Chaouki Ben Saada devrait tenir sa place à Grenoble. À moins qu’Antonetti ne lui préfère dans un premier temps la percussion de Mouloungui, qui s’est remis à l’endroit samedi dernier contre Saint-Étienne en clôturant le score (3-1). Dans ce match, c’est Ben Saada qui s’illustra le premier, du gauche, sur centre de Rémy. Son premier but en Championnat avec Nice, pour son 100e match en L 1. Lors des deux rendez-vous précédents au stade du Ray, face à Caen (2-2) et Lorient (2-0), c’est Rémy qui profita deux fois des passes de son nouveau complice. « Le jeu de Loïc me convient, souligne le Franco-Tunisien. Il va vite, sollicite beaucoup de une-deux, n’est pas perso et a besoin de soutien rapproché. »
Ben Saada en est à quatre buts et sept passes décisives toutes compétitions confondues cette saison. En Championnat, il a pourtant été plus souvent remplaçant que titulaire, mais il est peu à peu sorti de sa coquille pour mettre en relief sa justesse de passe et sa conservation de balle. Antonetti a donc été bien inspiré de « tenter un coup » avec un joueur de vingt-quatre ans au talent en sommeil en L 2 : « Il a pris conscience qu’il fallait s’investir dans le travail tactique et physique, remarque l’entraîneur niçois. Son corps a évolué. Après, le talent, c’est trois ou quatre actions dans un match. Et il est fin, il sent le jeu. »
Il veut revenir en sélection tunisienne Ben Saada est vite allé haut. Avec, en 2001, des débuts furtifs en L 1 à dixsept ans dans son club formateur, Bastia, suivi d’un titre de champion du monde des moins de 17 ans avec l’équipe de France, et d’un doublé retentissant contre l’OM pour son sixième match en L 1, en novembre 2002. Et puis, l’effet Ben Saada s’est dilué en L 2 trois saisons durant, de 2005 à 2008. « Lors de la deuxième, je n’étais pas trop bien moralement, avoue-t-il. J’étais maladroit et malchanceux. » À Nice, ce féru de pêche en mer s’est régénéré. Reste la brouille avec la sélection tunisienne, vers laquelle il a basculé après avoir porté le maillot des Espoirs français. En octobre dernier, il avait été « déçu » de ne disputer qu’une poignée de minutes contre les Bleus au Stade de France en amical (1-3). Le mois suivant, il n’était pas présent au rassemblement précédent un match au Ghana. Depuis, le sélectionneur Humberto Coelho l’ignore. « C’est pour une histoire de fax, préciseBen Saada.Àl’époque, j’aurais été convoqué, mais Nice n’a rien reçu. On m’a appelé deux jours avant le rassemblement, mais c’était trop tard. Il y a eu incompréhension, mais je n’ai pas abandonné la sélection et l’idée d’y revenir. »