Baky Koné défend sa cause

Hier après-midi, l’OGC Nice a claqué la porte des négociations à l’Olympique de Marseille au sujet du transfert de Baky Koné (26 ans). Le week-end passé, Pape Diouf, le président provençal, avait proposé 8,5 millions d’euros plus 1 million de bonus pour racheter les deux dernières années de contrat de l’Ivoirien. Nice lui a adressé une contre-proposition à 9 millions, assortis d’un bonus de 1 million et d’un intéressement de 1 5 % à la revente du joueur. Diouf a refusé. Pour le club azuréen, ce rejet signifie la fin des discussions. Mais Baky Koné l’entend différemment. Jusqu’ici, l’attaquant niçois avait préféré se taire.« Je ne voulais pas de polémiques, explique-t-il. Mais là, ça suffit, j’ai entendu trop de choses surmon compte, trop de choses qui m’ont fait du mal. » Joint à son domicile dans la soirée, il est sorti de son mutisme pour que l’on écoute sa version des faits. « Je ne suis pas un bad boy. J’ai toujours été correct avec les gens, je n’ai jamais fait d’histoires et aujourd’hui on raconte n’importe quoi sur mon compte », dit-il encore.

Selon lui, l’OGC Nice ne respecte surtout pas la parole qu’il lui avait donnée. « L’année dernière, le club est venu me voir pour prolonger d’une saison. Je n’étais pas demandeur. Mais j’ai accepté parce que j’ai toujours eu de bonnes relations avec ce club. J’ai eu une revalorisation salariale, mais je trouvais surtout bien que tout le monde s’y retrouve, que Nice puisse aussi toucher un bon prix sur mon transfert. On a discuté, j’ai prolongé, mais en échange d’un bon de sortie. Nice a signé ce bon de sortie. » Initialement, le club azuréen et le joueur souhaitaient s’entendre sur une clause de départ avec un montant établi à l’avance. « Mais Nice voulait 8 millions et nous 6, raconte Pierre Frelot, l’agent de l’Ivoirien. On a fini par tomber d’accord pour dire que le prix serait celui du marché. Aujourd’hui, la proposition de l’OM est supérieure aux 8 millions que Nice souhaitait obtenir au départ et elle correspond aux tarifs en vigueur. »

« L’impression d’avoir été trahi »

C’est sur cette argumentation que le joueur s’appuie. « J’ai l’impression d’avoir été trahi, dit-il encore. Je suis vraiment déçu. J’ai travaillé trois ans avec des gens en qui j’avais confiance. Je n’ai jamais rien dit, jamais râlé. Mais, dans le foot, ce sont toujours les personnes gentilles qui se font avoir. On m’a fait une promesse, on ne la respecte pas et en plus, c’est moi le méchant garçon ! Je suis mal conseillé, soi-disant. Déjà, je sais ce que je fais et quand il s’est agi de venir à Nice (en 2005) ou de prolonger, je n’étais pas mal conseillé... Je manque de respect à mes partenaires, aussi. Oser dire cela... » Lundi, l’Ivoirien ne s’est pas rendu en stage avec ses partenaires, à Vichy. Il avait mal au genou. Hier, son club l’a mis en demeure, par lettre recommandée, de rejoindre le groupe niçois d’ici à jeudi. Mais le joueur a déposé un arrêt maladie pour une gastro-entérite qui prend fin dimanche prochain. « Je suis un peu malade, je vais me reposer. Si rien n’est réglé d’ici là, je serai à l’entraînement lundi prochain. Je serai là, mais ma déception aussi... » Il n’adresse aucune menace. Mais il n’imagine pas vraiment jouer une saison supplémentaire à Nice. Ni ailleurs qu’à l’OM. « Nice dit que la porte est ouverte pour le PSG (qui le veut). Mais moi, j’ai choisi l’OM. C’est un choix sportif. J’ai commencé à Lorient grâce à un entraîneur, Christian Gourcuff, qui a tout déclenché pour moiet à qui je dois énormément, je suis venu à Nice parce que l’entraîneur me voulait aussi (Antonetti) et, aujourd’hui, je veux aller à Marseille parce que l’entraîneur me veut. J’ai toujours raisonné par rapport à des critères sportifs. »

Sa voix semble trahir une forme de dépit. Mais il affirme conserver son optimisme. « Je veux juste que l’on respecte la parole donnée. »