LOÏC RÉMY a fêté ses vingt et un ans le 2 janvier dernier. Mais il lui faut remonter loin dans sa mémoire pour trouver trace d’un match où il a été opposé à l’Olympique Lyonnais. « J’avais onze ou douze ans et je jouais à l’ASPTT Lyon, mon premier club. Dans les catégories de jeunes, il y avait des rendez- vous fréquents avec l’OL. C’est là que j’ai été repéré et recruté. Ensuite, j’ai fait toute ma formation du côté de Gerland. »
Depuis, il n’a plus jamais été dans le camp adverse. Même la saison dernière, quand il a été prêté à Lens dans les derniers jours du mercato d’hiver. Le match retour avait eu lieu deux semaines plus tôt et Rémy était encore dans le Rhône. « Dès que j’ai signé à Nice, j’ai pris le calendrier. La date du 13 septembre, elle est gravée dans ma tête depuis le début de la saison. Ce soir, à Gerland, il y a aura ma famille et mes amis. Ça va être un grand moment. » Sur place, Loïc Rémy va retrouver Anthony Mounier, son coéquipier en Espoirs, l’un de ses proches avec RémyRiou (Auxerre) et Sandy Paillot (Grenoble). Il va aussi revoir Joël Bats, pour qui il éprouve une tendresse toute particulière. « Joël c’est quelqu’un de génial sur le plan humain. Avec moi, il a toujours été de bon conseil. L’an passé, quand je suis parti à Lens, il m’a glissé quelques mots : “ Poulet, ton premier but il est pour moi, hein !” Je le lui ai dédié à la télé à la fin de mon premier match avec le Racing où j’ai eu la chance de marquer. »
« Je suis un autre joueur »
Marquer. Loïc Rémy ne pense plus qu’à ça. Repositionné dans l’axe par Frédéric Antonetti, qui le fait beaucoup travailler ses relations avec l’entrejeu, ses déplacements et son efficacité, le néo-Niçois s’est pris au jeu. Pour l’instant, il en est à cinq buts en Ligue 1 (3 avec Lens, 2 avec Nice) et a une idée très précise de l’endroit où il aimerait marquer le sixième, qui serait le premier encaissé par Lyon cette saison en cinq matches. « Depuis quelques jours, je me suis mis cette idée-là dans la tête et plus on approche du match, plus je me motive. Marquer à Gerland, ce serait énorme. » Il sait bien que l’OL, même remanié, est toujours la meilleure équipe française et le grand favori du Championnat. Et s’il n’a jamais affronté Cris, Bodmer ou Boumsong en match, il connaît le traitement qui lui sera réservé.« Cris, je me suis souvent frotté à lui à l’entraînement. Il est aussi dur qu’en compétition. Il impose toujours le combat. On n’aura sans doute pas beaucoup d’occasions, mais il faudra les exploiter. »
Longtemps barré par Benzema ou Ben Arfa, des joueurs de sa génération qui ont percé plus rapidement, Rémy aimerait donner quelques regrets à ses anciens partenaires. « Je n’ai pas l’esprit de revanche mais j’ai des choses à prouver. Je n’ai jamais eu vraiment ma chance à Lyon. Surtout, je n’ai jamais eu la confiance qui m’anime aujourd’hui et je n’ai jamais joué aussi libéré. Je suis un autre joueur. » Qui fait encore débat à l’OL, où certains s’interrogent aujourd’hui sur le bien-fondé d’avoir laissé partir un tel potentiel, même contre un chèque de substantiel 8 M.