Nice semble continuer de lutter contre Lyon (2-3, 5e journée), contre ce penalty imaginaire de dernière minute qui abîma l’élan de trois succès d’affilée. Ensuite, il a concédé le nul contre une équipe du Mans dominatrice (2-2), puis a volé au dessous de l’ordinaire (0-1), samedi dernier à Rennes (*). L’entraîneur niçois s’y est fait mal aux yeux. Du coup, ses joueurs sont repartis avec un traumatisme auditif. Un savon « antonettiesque », à l’écho encore palpable, mardi matin, pour la première séance de travail tournée vers le premier de la casse, Sochaux. Antonetti avait pris sur lui sa trousse à fermeté.
L’ancien Strasbourgeois, Éric Mouloungui, en prit pour son grade. En cause sa disponibilité. « C’est comme ça que t’as perdu tous les ballons à Rennes ! » tonitrua Antonetti. De même, le milieu relayeur David Hellebuyck fut intercepté en flagrant délit. « David ou Emerse (Faé), je ne veux plus vous voir dos au jeu ! C’est terminé ! Après il n’y a plus de lien possible… »
« L’entraîneur a horreur de perdre et là, on a sorti un match assez pauvre, observait Faé. Sa réaction nem’a pas surpris. Et puis ce n’est pas qu’il crie, c’est surtout qu’il insiste. À Reading, j’avais un coach qui ne remettait jamais en cause les joueurs ou lui même, comme si de rien n’était. On a fini relégués. » LesNiçois ont encaissé sans broncher, rectifié, peut-être un peu mieux assimilé les circuits qui finissent par dessiner un style de jeu avec l’habitude. Avec une attaque chamboulée, un nouveau milieu (Faé) et un nouveau gardien (Letizi), Nice court après une véritable identité de jeu et son niveau par rapport à la saison passée dépendra en partie de l’impact des joueurs les plus mûrs (Kanté, Hellebuyck, Rool, Echouafni, Jeunechamp, Hognon).
Pour le moment, cet impact n’est pas plus important, mais le Nice renouvelé n’a qu’un point de moins que le Nice mature de l’an passé après sept journées. Il est peut-être moins bon dans l’agressivité défensive, et il est en tête de la collection des fautes (147, 21 par match) et des cartons jaunes (18). En revanche, devant, avec 9 buts sur 60 tirs (4 sur 17 tentatives pour Rémy), il est le plus efficace derrière Le Mans et Auxerre. Mercredi, les Niçois ont répété à huis clos au stade du Ray, où ils ont enduré un montage vidéo du ratage de Rennes. Jeudi, ils ont repotassé l’animation offensive. « La seule obsession du jour, c’est trois points, envisage le président Maurice Cohen. Ça permettrait d’aborder le derby à Monaco dans de bonnes conditions. »