Françis Gillot a passé une bonne soirée hier au stade du Ray. Il a vu son équipe de Sochaux livrer « un contenu de match intéressant ». Il lui a trouvé « des ressources morales encourageantes ». Il a surtout apprécié le premier point pris cette saison par les Lionceaux à l’extérieur et l’abandon de la dernière place aux Havraismême si c’est à la différence de buts et même si, à ce stade de la compétition, cela relève plutôt de l’anecdote.

« Je ne vais pas sauter au plafond sous prétexte qu’on n’est plus lanterne rouge, dit-il, mais c’est bon pour la confiance. Et puis c’est la preuve que petit à petit on progresse. » À Nice, en tout cas, les Sochaliens ont suffisamment progressé pour enquiquiner une équipe azuréenne qui n’est plus tout à fait au même niveau depuis le fameux match perdu à Gerland (2-3), sur des erreurs d’arbitrage. Le jeu est moins fringant et les résultats moins reluisants. Surtout, le Gym n’arrive plus à conserver l’avantage qu’il s’est créé. Hier, le scénario a ressemblé à du déjà-vu.

Globalement dominés dans le jeu, surtout en début de rencontre, les Aiglons se sont pourtant procurés les actions les plus dangereuses par Kanté (27e), Remy (32e) ou Bamogo (41e). Ils ont même eu le bonheur de prendre l’avantage quand, sur un service d’Echouafni, Richert et Mouloungui se sont percutés, le ballon venant mourir doucement au fond des filets (51e). Mais ce premier but du capitaine niçois depuis quatre ans n’a pas été celui de la victoire. « Une fois de plus, on a été incapables de conserver un résultat, déplore Frédéric Antonetti. C’est dommage. » Car en reculant un peu trop sur ses bases, Nice s’est ouvert à une action de Birsa consécutive à une grossière faute de relance d’Apam, et l’attaquant franc-comtois n’a laissé aucune chance à Letizi (73e) sur l’une des rares opportunités des hommes de Gillot. « Par la suite, j’ai bien aimé la réaction de mes joueurs pour  reprendre l’avantage », dit encore Antonetti. Mais ils allaient alors tomber sur un super Richert qui s’interposait face à Modeste (74e) et surtout Echouafni (90e+ 5), le jeune Modeste ratant aussi l’immanquable (90e+ 3). « Teddy m’a privé du doublé, regrette le capitaine niçois, mais les Sochaliens n’ont pas volé leur point. Ils ont fait un bon match. Nous, un match moyen. On est dans une mauvaise spirale. »

Les Azuréens essaieront d’en sortir lors du derby face à Monaco, programmé dans quinze jours, et qu’ils abordent toujours au maximum de leur motivation. Pour les Sochaliens, les deux semaines à venir vont être consacrées à la préparation d’une rencontre qui s’annonce capitale face à leurs compagnons d’infortune havrais. Francis Gillot attend déjà la confirmation du bon match d’hier soir avec pas mal d’impatience.« On a prouvé à Nice que quand on se met à jouer au foot, on n’est pas plus con que les autres. Alors pourquoi ne pas enchaîner ? »

Les joueurs

Ça peut s'appeller un coaching judicieux. À l’heure de jeu, Francis Gillot remplaça Boudebouz par Privat, stagiaire. Puis Birsa suppléa Pitau (67e), claqué à une cuisse. Juteux, ils auront permis au final à Sochaux de rapporter un point. Privat gagna le duel aérien qui précéda la pure frappe du gauche du milieu slovène. Letizi n’a pas bougé (73e, 1-1). Si Nice et Sochaux en sont restés à égalité, on peut distinguer deux vainqueurs. Sochaux dans le jeu, notamment en première période, et Nice au nombre d’occasions. Les Niçois étaient trop près ou trop loin les uns des autres en première période. Leurs attaquants ont dû se coltiner pas mal de longs ballons. Plus vif, Sochaux déroula un jeu plus maîtrisé à ras de terre. Après la pause, Nice n’aura pas su gérer son avantage heureux, mais il aurait pu l’emporter sur la fin. Au sein de sa défense, APAM a été défaillant. Le Nigérian a offert le ballon de l’égalisation à Birsa sur une relance catastrophique (73e). DIAKITÉ et KANTÉ ne furent pas non plus très souverains. ROOL, surpris par Boudebouz au début, a repris le dessus et a  souvent  reboosté son équipe côté gauche. Au milieu, ECHOUAFNI fut à côté de ses pompes en première mi-temps. Puis il s’est relevé, avec notamment cette offrande pour Mouloungui qui s’est transformée en but, son vingt-cinquième en L 1. Il faillit même s’offrir un doublé (90e + 5). MOULOUNGUI, justement, fut translucide avant la pause. Mais perturbant sur l’action du but. BAMOGO fut plus consistant, tout comme RÉMY, moins visible quand il passa à droite avec l’entrée de MODESTE, qui gaspilla une occasion en or (90e + 2). Côté sochalien, RICHERT géra mal sa sortie sur le but niçois. Mais il fut capital sur l’ultime action du match (90e + 5). JOKIC fut un ton au-dessous du bon niveau de la défense doubienne. Les débats PITAU-FAÉ et DALMAT-HELLEBUYCK ont été équilibrés. Les jeunes MARTIN et BOUDEBOUZ (première apparition en L 1) ont scintillé en première période, avant de décliner. Très mobile et enquiquinant, ERDING n’a pas eu de bons ballons à exploiter en direction du but.