L’union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) n’en démord pas : si l’assemblée générale extraordinaire de la Ligue (LFP), prévue à la mi-novembre, est maintenue, les joueurs se mettront en grève et il n’y aura pas de match de L 1 le week-end des 25 et 26 octobre. Il n’y aura donc pas de choc Marseille-PSG programmé le dimanche 26 octobre en point d’orgue de la 10e journée. « Il n’y aura peut-être pas les joueurs qu’on a l’habitude de voir mais il y aura des matches », corrige Maurice Cohen, le président de Nice, membre de l’UCPF, le syndicat des présidents de clubs pros. Car le patron du Gym est formel : unNice-Bordeaux est prévu le 25 octobre à 19 heures au stade du Ray et ce match-là se tiendra coûte que coûte.
« Si les joueurs sont raisonnables et renoncent à leur mouvement, les choses se passeront normalement, poursuit Cohen. Mais si certains maintiennent leurs positions, on prendra les non-grévistes et on y ajoutera des jeunes. Et si tous les pros refusent de jouer, on alignera les jeunes de la réserve (elle évolue dans les bas-fonds du groupe Sud de CFA 2). Mais ce match contre Bordeaux, quoi qu’il arrive, on le jouera. » Et si les arbitres s’invitent au débat comme ils en ont visiblement l’intention et refusent de siffler ce soir-là, le président niçois parle de faire appel à des étrangers. « D’après les nouveaux statuts, leur mission est devenue d’utilité publique (un peu comme les pompiers). Ils doivent donc arbitrer. Mais s’ils ne veulent pas, on ira chercher des spécialistes en dehors de nos frontières. »
Si Cohen est très remonté et apparaît en pointe dans ce dossier, il affirme aussi ne pas agir en franc-tireur. L’Union des clubs professionnels français (UCPF) fait cause commune dans ce débat et une position ferme devrait être adoptée bientôt, vraisemblablement jeudi. « Ce que je dis là, c’est l’idée générale. Tous les présidents sont dans le même état d’esprit, reprend Cohen, qui, après ce week-end, lundi ou mardi, rassemblera ses joueurs pour leur expliquer la position des présidents. J’ai déjà discuté avec Lionel Letizi, qui est vice-président de l’UNFP, et je parlerai au groupe pour expliquer exactement ce que nous voulons faire et pour dire qu’il ne s’agit pas de faire la pluie et le beau temps sans concertation. Pour l’instant, ils n’ont entendu qu’une seule version. » Face à des joueurs qui, dans leur majorité, paraissent déterminés à utiliser la manière forte, la partie ne sera sans doute pas facile. Le président niçois veut pourtant croire que tout s’arrangera et que la 10e journée de L 1 se déroulera normalement. Sinon ? Alors, le conflit risque de se durcir. Au Gym, d’abord.
« 25 % de moins sur les feuilles de paie »
« Il faut savoir une chose, reprend Cohen. S’il y a grève, ce ne sont pas deux heures qui seront retenues sur leur salaire, mais 25 %. Il y a quatre rencontres par mois, une par weekend, et siune n’est pas jouée, le calcul est simple. C’est 25 % de moins sur les fiches de paie. » Une menace dont le président Cohen, membre de plus en plus influent du conseil d’administration de la Ligue, affirme qu’elle sera mise à exécution si les joueurs ne se présentent pas sur le terrain le 25 octobre. En arrivera-t-on à cette extrémité ? La semaine prochaine devrait donner une première indication sur ce sujet de plus en plus chaud.