Deux équipes pour un festival de jeu dur.
« S’il n’y avait pas eu la victoire à Nice (0-2, 34e j.), on allait en L 2 », nous confiait le gardien monégasque Flavio Roma en juillet en repensant à la saison passée. Monaco avait alors joué les gros durs, aux yeux des Niçois : « On n’a pas oublié la physionomie des deux matches (aller et retour), retient Hognon. Monaco s’était engagé sur ce registre. À nous de répondre présent. »
L’an passé, au match aller à Monaco (1-1), 42 fautes (25 côté monégasque) avaient été sifflées et six cartons jaunes distribués par Stéphane Bré, à nouveau désigné ce soir pour diriger les deux formations les plus sanctionnées depuis le début de la saison (166 fautes pour Nice, 165 pour Monaco). Au retour, il y eut encore 42 fautes (22 pour l’ASM), mais dix jaunes et deux exclus en fin de match pour Monaco (Adriano et Pokrivac). « Ils avaient été très très agressifs, à la limite de la méchanceté », relevait Antonetti, le coach des Aiglons, en début de semaine. « Méchants, je ne pense pas, réagit Ricardo, son homologue monégasque. Au retour, à part l’action de Pokrivac (agression sur Bamogo)…À l’aller, il y avait eu cette histoire de maillot, et puis on se souvient de l’action entre Rool et Cufré (tacle dans le ventre du premier sur le second) qui nous avait coûté deux points. C’est un match singulier, avec donc plus d’agressivité. » L’an passé, les Niçois avaient revêtu un maillot spécial, type militaire, en Principauté.
Nice, 20 matches à domicile par saison.
Nice joue vingt matches à domicile chaque saison en comptant celui de Louis-II, où il n’a plus perdu depuis le 19 octobre 1996 (1-4, doublés d’Ikpeba et d’Anderson). Aujourd’hui, il digère encore le relookage d’une intersaison où il a essayé, en vain, d’attirer les Monégasques Piquionne, Modesto et Meriem. Il n’a plus gagné en Championnat depuis août contre VA (2-0, 4e j.). Ont suivi une défaite amère à Lyon (2-3), un nul contre Le Mans (2-2), un « match raté de A à Z à Rennes (0-1) » (Antonetti) et un nul contre Sochaux (1-1). Avec, ce soir, le Colombien Ospina dans son but (Letizi est blessé), l’OGCN aura-t-il la force de conserver ce petit avantage psychologique à Louis-II de nature à motiver un peu plus Monaco chaque année qui passe ? « On ne craint que nous, dit Hellebuyck. Il nous faut se remettre dans le droit chemin. » Monaco, de son côté, n’est pas très effrayant. Depuis un bon nul à Marseille (0-0, 6e j.), il a perdu connaissance : défaites contre lePSG en Coupe de la Ligue (0-1), contre Lille (0-2, 7e j.) et à Saint-Étienne (0-2, 8e j.).
De Bontin, une président de plus en plus chahuté.
Si Monaco venait à s’incliner contre Nice et se laissait embarquer dans une situation inconfortable, cela pourrait se retourner à un moment contre son président, Jérôme de Bontin. Lors de son arrivée, le 10 avril 2008, il accomplissait « un rêve de jeune homme ». Ce poste, dans un club où il n’est pas aisé de faire bouger les choses, il le désirait. Mais une part de sa gestion et de ses prises de position font grincer des dents en coulisses après six mois d’exercice. S’il a réalisé des économies sur la masse salariale, il campe depuis six mois aux frais du club dans un palace du Rocher. En juillet, il avait annoncé l’arrivée d’un directeur du recrutement ou technique, songeant à Michel Rouquette ou Patrice Bergues, mais a dû faire marche arrière. Le réaménagement de l’effectif à l’intersaison a aussi fait ressortir des manques (latéraux, milieu offensif gauche de métier, attaquant expérimenté). Enfin, De Bontin s’est brouillé avec son homologue niçois, Maurice Cohen, en stigmatisant le comportement de ce dernier contre l’arbitrage après Lyon- Nice (3-2). Des supporters de l’ASM ont donc appelé à sa démission à la fin du match contre Lille (0-2, 7e j.), ce à quoi il avait rétorqué qu’il ne faut pas trop « prêter attention au chien qui hurle ». Cerise sur la gâteau, Jean-Luc Ettori a été prié de déguerpir du centre d’entraînement la semaine passée. Et l’actionnariat du club (avec l’ex-président Pastor) n’a toujours pas été remodelé, alors qu’on annonçait l’arrivée d’investisseurs américains. La crise financière, sans doute… Si les résultats ne suivent pas les ambitions affichées (entre la sixième et la dixième place) et si Ricardo ne parvient pas à valoriser davantage son équipe, la position du technicien brésilien pourrait vite devenir délicate.