On saura peut être ce soir qui du Mans (14e) ou de Nice (8e) est le plus vulnérable du moment, sachant qu’un match nul serait déjà réconfortant pour les deux formations. À chacune ses soucis. La semaine passée, un Nice stressé alaissé filer contre Vannes (L 2) (1-1, 3-4 aux t.a.b.) une deuxième finale de Coupe de la Ligue en trois ans. Un K.O. « navrant » (Bamogo), « une tache dans une carrière » (Antonetti). Noté 5/20 par son entraîneur à Monaco en Coupe de France (0-1, 16es de finale), Nice a aussi calé en Championnat. Deuxième sur les quinze premières journées, il est seulement 17e sur les huit dernières, avec cinq points et un match en moins à livrer mardi à Nancy (20e j.). « Malgré tout, on est toujours huitièmes, alors qu’on est en année de reconstruction, note Bamogo. Maintenant, il nous faut sortir au plus vite de cette mini-crise, qu’on se rapproche des 42 points. » Mais comment Nice a-t-il soudain déraillé ?
Dans un automne-hiver glaçant et arrosé, « on a vraiment eu un coup de barre physique en décembre », reconnaît Fae. Pas (sur)équipé tout-terrain, Nice a ainsi laissé des plumes sur un sol grassouillet contre Grenoble (0-0), Lille (0-1) en décembre, Vannes (1-1) et Lyon (1-3). Sur sol gelé, il s’est incliné à Valenciennes (0-1). « On est programmé pour un match par semaine, pas pour trois », juge Antonetti. Lille et Lyon l’ont effectivement cueilli au Ray au bout d’une semaine à trois rendezvous. Rennes, samedi prochain (25e journée), serait ainsi avantagé, d’autant que Nice sera privé de cinq suspendus (Rool, Apam, Fae, Sablé, Adeilson). Le paramètre réussite a également disparu en décembre, avec une frappe sur la barre qui retombe devant la ligne et empêche le 2-2 à Marseille (17e j.), un poteau sortant contre Grenoble (16e j.) et Vannes... La saison passée, avec Balmont et Ederson au milieu, Nice était la formation qui faisait preuve de la plus grande efficacité dans les duels. De ce côté-là, l’équipe azuréenne a perdu de sa force de combat, Echouafni et Hellebuyck ayant aussi molli physiquement ces derniers temps. Elle en a aussi cédé offensivement car les meilleurs scoreurs Rémy (7) et Bamogo (6) sont fâchés avec le but quand Mouloungui (3) et Modeste (1), inconstants, ont plongé.
Globalement, la relation milieu attaque et les liens dans le jeu grincent. Mais finalement, que Nice vive un creux saisonnier n’est pas étrange. Cela reflète les moyens invariablement restreints d’un club sans grands atouts structurels (stade pittoresque jusqu’en 2013, installations sommaires avec de l’eau pas toujours chaude, pas de centre de formation de premier plan), dont l’équipe sans banc profondément compétitif a quand même encore réussi à dépasser le projet sportif de base, la lutte pour le maintien, dans la première moitié de saison.