Avec Marouane Chamakh, il aura été le grand animateur du mercato estival sur un refrain connu: « Je pars, je ne pars pas. » Comme son confrère, Loïc Rémy est finalement resté dans le club où il s’est épanoui la saison dernière, inscrivant onze buts en Ligue 1. Pour ce faire, Nice à dû refuser une très grosse offre de Lyon (15 M€ environ, plus Anthony Mounier), ce qui dit bien l’attachement porté à son attaquant polyvalent. A de pareilles hauteurs, c’est carrément de l’amour.
Rémy le lui rend bien. « Je n’ai vraiment pas été déçu par la conclusion de l’histoire. Mon seul regret, c’est que mes dirigeants n’aient pas été plus fermes sur une position, transfert ou pas. » Buteur à Saint- Etienne (1re journée), il sera la principale menace pour Bordeaux, où Nice ne s’est plus imposé depuis trente-deux ans. « C’est l’une des équipes les plus fortes de L1. Mais on ne se met pas plus de pression. Ils joueront encore très haut chez eux. A nous d’user avec lucidité d’éventuels espaces. Nous avions eu pas mal d’opportunités la saison dernière (2-1, 28e journée) », se souvient-il.
Bluffé par les exploits d’Usain Bolt à Berlin, Loïc Rémy (22 ans) a lui aussi des jambes de feu. A son don pour les appels en profondeur, il a su ajouter une plus grande lucidité, étoffant notamment son jeu dans la surface. Capable d’évoluer dans l’axe -ce qu’il préfère- ou sur un côté, il cultive malgré lui la filiation avec son aîné Thierry Henry. L’homme dont il punaisait les posters sur ses murs d’enfant. Et avec qui il a pu échanger comme dans un rêve, un jour d’équipe de France: « On a parlé de tout. De la Martinique, de ma vie, d’Arsenal, le club de mes rêves. On nous compare, c’est flatteur. Mais lui a une carrière vraiment énorme, moi, je débute à peine. »
Arrivé en équipe de France sur la pointe des pieds, Loïc Rémy est désormais appelé avec régularité. Il n’aura pas besoin d’ouvrir son ordinateur pour savoir que Raymond Domenech l’appelera, jeudi, dans son groupe pour affronter Roumanie et Serbie. S’il ne compte qu’une sélection, en amical contre le Nigéria (0-1), la petite forme de Henry, la blessure de Ribéry et l’apparente disgrâce de Benzema peuvent lui entr’ouvrir la porte. En dynamiteur de fin de rencontre, un rôle qui lui irait bien. Ce garçon intelligent et posé ne cache plus ses ambitions. « Quand tu as goûté à la sélection, comment ne pas en redemander? C’est l’un de mes objectifs. » Pour cela, il n’est rien de mieux que marquer. Et si possible un grand soir, face à Bordeaux qui reste sur treize victoires de rang.