Nice a besoin d’une gomme

Bordeaux, ça saoule David Ospina. Depuis son arrivée en L 1, l’an passé, le jeune gardien no 1 de la Colombie – il aura vingt et un ans lundi – a pris huit buts contre les Girondins. Dont la moitié dimanche dernier, derrière une défense évolutive et désaccordée. Quatre sur six tirs girondins cadrés et pas grand-chose à se reprocher.

 

 

Mais impossible d’empêcher un gardien de s’en vouloir, de s’imaginer dix centimètres plus à gauche ou un brin plus avancé. Comment ç’a été pour lui, cette semaine ? « Moitié-moitié », a-til répondu dans un français qui s’aménage. Couci- couça, donc. Il a vu des petites étoiles partout dans l’écho du K.O. mais, d’après Bruno Valencony, l’entraîneur des gardiens niçois, Ospina semble bien décidé à ne plus rien laisser passer pendant quelque temps. Voilà l’idée qui a jalonné la semaine niçoise : se purifier d’une seconde période en terre bordelaise à jeter.

 

Lundi, Didier Ollé-Nicolle a déclenché une alarme et commandé un réveil contre Montpellier : « Même si c’était Bordeaux, ce n’est pas un résultat acceptable. J’attends une grosse remise en question. » C’est donc dans un derby méditerranéen contre un promu fougueux qu’un Nice « en phase de fabrication » (Ollé-Nicolle) va mesurer ses ressorts. Un Nice qui a changé l’habitude du 4-3-3 version Antonetti au profit du 4-2-3-1 ou du 4-4-2. Un Nice encore assez modulable, avec des situations individuelles qui ont évolué en un été. Ainsi, Bamogo, auteur de sept buts et d’une saison plus que correcte l’an passé, a-t-il basculé de titulaire à remplaçant de Bagayoko ou de Mahamane Traoré. Ce n’est pas forcément irrémédiable. En début de semaine, Ollé-Nicolle avait « demandé aux garçons qui avaient moins joué d’élever leur niveau et d’avoir envie de se sublimer toute la semaine pour montrer où ils en étaient et apporter peutêtre quelque chose de frais à l’équipe ».

 

Jeudi, l’entraîneur azuréen est resté assez énigmatique sur les efforts de la concurrence, essentiellement devant avec, donc, Bamogo, Mouloungui ou Poté, puisqu’il a moins d’options derrière et au milieu. Et il a ménagé le suspense sur l’équipe de départ. Hier matin, au cours du dernier entraînement, il lui a fallu parfois pousser la voix pour que l’équipe avance ou s’exécute correctement. Après quoi, il avouait encore « une ou deux hésitations », question agencement. Mais, question vibrations, Ollé-Nicolle a perçu « des joueurs qui ont vraiment à coeur de démontrer que Bordeaux, c’était cher payé ».