Nice au bord du gouffre

Dans une rencontre pertubée par ses supporters, Montpellier, surprenant troisième, a étrillé les Aiglons.

 

De retour de Bordeaux la semaine dernière, où Nice avait encaissé un implacable 0-4, Didier Ollé-Nicolle avait jugé la deuxième mi-temps de ses joueurs digne d’une équipe moyenne de Ligue 2. Que dire alors de la performance des Aiglons, hier soir, face à Montpellier, dans un stade du Ray qui n’a pas cessé de les siffler ? Perdre, même lourdement, chez le champion en titre, passe encore, mais s’incliner 0-3 à domicile face à un promu, c’en était trop pour un public habitué à mieux ces dernières années.

 

Pendant quatre-vingt-dix minutes, les coéquipiers de Sablé, promu capitaine en l’absence surprenante d’Olivier Echouafni, n’ont pas arrêté de déjouer. Et ils ont finalement été une proie facile pour une formation héraultaise qui n’amême pas eu à forcer son talent pour récupérer trois points qui la propulsent à la troisième place du classement en attendant les rencontres d’aujourd’hui. René Girard, qui n’en espérait pas tant, dispose d’un groupe intéressant et de quelques individualités marquantes comme Dernis, Montaño, Pitau, et surtout cet étonnant Alberto Costa, qui est passé sans problème de la L 2 à l’élite.

 

Le match arrêté pendant 20 minutes

 

Mais hier, c’est clairement le Gym qui lui a offert la victoire. En démontrant une envie très mitigée, alors que ses adversaires se battaient comme des chiens sur tous les ballons. En les laissant manoeuvrer à leur guise, en particulier dans l’entrejeu. Et puis en leur offrant de multiples cadeaux, comme si l’on en était déjà aux fêtes de fin d’année. À Nice, personne n’a été vraiment à la hauteur si ce n’est l’impeccable Ospina, qui a évité une véritable correction à ses couleurs et, à un degré moindre, Loïc Rémy, qui ne peut pas tout faire tout seul. Mais la défense a été carrément pathétique, permettant aux Montpelliérains de cadrer toutes leurs tentatives. Elle est aujourd’hui la plus perméable du Championnat (8 buts encaissés) alors qu’elle dispose sans doute d’un des meilleurs gardiens, et elle manque cruellement d’un véritable leader. Quelqu’un qui aurait été capable de remettre à flot Larrys Mabiala, après ce coup de tête en retrait bien trop mou qui permettait à Dernis d’ouvrir le score (4e) et plongeait l’ancien Parisien dans le doute. Quelqu’un susceptible de rappeler à l’ordre la charnière centrale qui oubliait Montaño pour le 2-0 (49e). Quelqu’un, enfin, qui secouerait tout ce petitmonde tellement absent sur un long centre de Marveauxrepris au deuxième poteau par Compan pour le troisième but (77e).

 

La seule chance de Nice, qui plonge ainsi dangereusement vers la zone rouge, aurait pu passer par les supporters montpelliérains et leur comportement d’une bêtise incroyable quand ils continuèrent à balancer des bombes agricoles sur la pelouse malgré un premier rappel à l’ordre de M. Duhamel en première période. Logiquement, l’arbitre arrêta la rencontre (voir ci contre) avant de faire reprendre les débats vingt minutes plus tard, après l’évacuation du stade des fans héraultais par les forces de l’ordre. Plus personne ne pouvait empêcher la victoire de Montpellier (à qui un autre incident aurait pu coûter le match sur tapis vert), qui la méritait largement.