Ollé-Nicolle, le Morbihannais

C'est avec un réel bonheur que Didier Ollé-Nicolle revient en Bretagne, et tout particulièrement dans le Morbihan où il a passé neuf ans de sa vie. Formé à l'Alréenne puis passé aux JV Auray, l'entraîneur niçois, a marqué les esprits.

 

«C'était un gamin très respectueux, un battant et déjà un meneur d'hommes.Il fallait que j'aie souvent l'oeil sur lui pendant les matchs parce que si quelqu'un le chatouillait, ça partait. Son tempérament de gagneur surgissait sur le terrain. Il mouillait le maillot. Il était toujours à l'heure à l'entraînement et n'a jamais manqué un match.» Pierre Damiani, son premier entraîneur à l'Alréenne, a les yeux qui pétillent de tendresse lorsqu'on évoque les débuts puis le parcours de Didier Ollé-Nicolle, son «poulain» qu'il n'a jamais cessé de suivre en tant que joueur puis entraîneur et qu'il encourage de tout son coeur, comme toute la famille Damiani d'ailleurs. Jean-Pierre, le fils, n'a jamais eu le loisir de jouer avec lui ou contre lui mais une belle amitié est née entre les deux jeunes de l'époque. Si bien que dès que Didier Ollé-Nicolle se déplace en Bretagne avec son équipe, il va le voir à l'hôtel et ne manque pas le match. «Je lui envoie avant chaque match un SMS de soutien et il répond toujours avec beaucoup de gentillesse. C'est quelqu'un de droit, sérieux, honnête et même s'il est maintenant dans un autre monde, il n'oublie pas les gens.»

 

Transfuge délicat

 

Effectivement, Didier Ollé-Nicolle a la voix très chaleureuse quand il parle de cette période de sa vie. «Pierre Damiani était un formidable éducateur, avec des valeurs humaines exceptionnelles.» Après avoir fait ses classes sous sa coupe en poussinset pupilles, le natif de Belley est parti aux Jeunes Volontaires d'Auray. «Un transfuge un peu difficile entre deux clubs qui ne s'appréciaient pas.» Mais le jeune Ollé-Nicolle y voyait surtout l'intérêt de jouer avec ses copains d'école. C'est aussi pour cette raison qu'il avait choisi l'Alréenne à son arrivée. Aux Jeunes Volontaires, Youn Hervé, qui l'a entraîné en cadets et juniors, parle avec beaucoup d'admiration du joueur, de l'entraîneur et de l'homme. Lui aussi a gardé contact et n'hésite pas, depuis des années, à faire des centaines de kilomètres en voiture pour aller le saluer et assister au match. «C'est quelqu'un de charmant, d'attachant et très bien éduqué. Sur le terrain, il n'avait pas peur d'aller au contact. Et pourtant, comme il était surclassé, il faisait 20cm de moins que les autres! Mais il était toujours sur le ballon, très attentif et discipliné, comme le reste de l'équipe. Il nous a beaucoup apporté.» Sacré champion du Morbihan en cadets et juniors, il intégrait aussi les équipes départementales et de l'Ouest. «En minimes, nous avions gagné la Coupe de l'Ouest et en cadets de l'Ouest, nous étions devenus champions de France. C'est un bon souvenir», assure l'ancien défenseur.

 

Stressés pour lui

 

Autre bon souvenir de son épopée morbihannaise, ses sélections en équipe de France scolaires avec laquelle il a disputé deux championnats d'Europe. «En 76, on avait été vice-champions en Angleterre.C'est là que j'ai été repéré par quelques recruteurs français et je suis parti à Angers après mon bac. L'époque morbihannaise reste une très bonne période de ma vie.Je suis d'ailleurs resté amoureux de la Bretagne. J'y suis souvent retourné en vacances.» Demain, ça n'en sera pas pour l'entraîneur niçois. Son équipe a besoin de points. De quoi d'ailleurs stresser depuis le début de la saison ses supporters alréens, comme en témoigne Pierre Damiani, qui ne sera pas au match pour des raisons de santé. «Je préfère avoir les résultats secs car trembler 90 minutes, c'est la mort du bonhomme!» Youn Hervé sera, lui, au Moustoir, évidemment!