En foulant ce soir la pelouse du stade du Ray, Onyekachi Apam se souviendra sûrement de ce 29 octobre 2006 où Frédéric Antonetti lui offrit sa première titularisation en Ligue 1 face à l’OM.Ce jour là, aligné sur le flanc gauche de la défense azuréenne, le Nigérian, âgé alors de 19 ans, étouffe un certain… Franck Ribéry. « T’es qui toi ? » lui lança même l’international. Le natif d’Aba lui rétorqua : «Moi, Apam, Nigeria. » La carrière du Super Eagle, médaillé olympique à Pékin et qualifié pour la prochaine Coupe du monde, est lancée.

 

Kidnappé au Nigeria

 

Repéré lors du Mondial des moins de 20 ans en 2005 aux Pays-Bas par Roger Ricort, directeur sportif niçois de 2002 à 2009, il rejoint la Côte d’Azur contre une indemnité de 300 000€. « Ce fut compliqué au départ, se remémore-t-il. J’ai beaucoup pleuré seul dans ma chambre. Je ne parlais pas la langue. Mais je me suis accroché. Je n’avais pas le choix. » Apam ou l’histoire d’un gamin d’Afrique dont la vie aurait pu basculer en décembre 2007. Ce jour-là, il est enlevé chez lui, au Nigeria. « On m’a kidnappé dans la forêt, se souvient-il. On m’a pris ma voiture, mes habits. Après, j’ai eu mal à la tête pendant un mois. Cet épisode m’a endurci. » Le colosse ne craint donc personne. Et quand on lui parle de son prochain duel avec Brandao, pas question d’en faire une montagne. Après avoir mis dans sa poche Lisandro, Erding et Gignac, le défenseur a prouvé qu’il est désormais l’un desmeilleurs spécialistes à son poste. Son coéquipier, Grégory Paisley, confirme cette idée : « Il me fait penser à Diawara avec qui j’ai joué à Sochaux. » L’OM s’était d’ailleurs positionné sur le cas Apam avant de recruter le Sénégalais.

 

Alors qu’il bénéficiait d’un bon de sortie, Apam est resté sur la Côte d’Azur. « J’ai encore des choses à apprendre, avoue-t-il. Mon rêve est de rejoindre un club qui joue la Ligue des champions. Deux clubs ont ma préférence : l’AC Milan et Manchester United. » Capitaine depuis cinq matchs, le garçon est transformé. Dans son sillage, la défense ne prend plus l’eau. Didier Ollé-Nicolle s’en satisfait : « Il s’est révolté après notre début de saison compliqué. Il a secoué tout le monde. C’est un exemple. »