Il était une fois Eric Roy

La victoire de son groupe à l’énergie, à domicile face à Toulouse (2-0), Eric Roy la savoure, avant un déplacement qui s’annonce périlleux dimanche, à Lyon. Retour sur ses six premiers mois dans sa nouvelle peau d’entraîneur. Calme, discret et toujours le mot juste… L’entraîneur de l’OGC Nice, est un homme de l’ombre que la lumière n’effraie pas. Depuis le début de saison, il profite de chaque instant comme s’il s’agissait du dernier au sein d’un staff où le rôle de chacun est clairement défini. «C’est un réel plaisir de travailler ensemble. On a beaucoup d’affinités et l’ambiance est très bonne. On se respecte énormément.» En six mois, cette «bande de potes» a déjà conquis les coeurs sûrement aussi parce que lorsqu’il a fallu sauver le club la saison dernière, ils n’ont pas hésité à relever le défi avec détermination et une certaine audace «Quinze jours avant de prendre l’équipe en main, si on m’avait dit que j’allais être entraîneur, j’aurais éclaté de rire. Et puis tout s’est accéléré et j’ai tout de suite senti qu’il fallait aider le club.»

 

 

 «J’ai toujours fait mon boulot avec la même passion et le même sérieux»

 

Après le sauvetage, il a fallu cons - truire une nouvelle ossature pour entamer la saison 2010-2011 dans les meilleures conditions. Là encore, Eric Roy prend ses responsabilités, même si, pour lui, l’aventure était censée s’achever dans la foulée de cette reconstruction. «Je devais reprendre mon poste de directeur sportif, mais les dirigeants nous ont demandé de réfléchir à une prolongation. La mission était différente et je n’étais pas persuadé d’être vraiment fait pour ça. La réflexion avec le reste du staff m’a convaincu et nous voici aujourd’hui au coeur de l’action.»

 

Formé au club, Eric a porté pendant six saisons le maillot des Aiglons. «J’ai toujours fait mon boulot avec la même passion et le même sérieux. Mais lorsque j’étais joueur, je ne me suis jamais dit que je deviendrais entraîneur.» En tout cas, le sage semble avoir trouvé ses repères. A l’observer évoluer dans sa zone technique les soirs de matchs, on se dit que le poste lui va finalement comme un gant. Il se montre à l’aise. «C’est vrai qu’aujourd’hui, je suis heureux de diriger l’équipe.»

 

«Dans ce championnat, les équipes qui monopolisent le ballon sont celles qui courent après le score»

 

Une équipe joueuse, solide défensivement et se projetant vite vers l’avant. Autant de choses qui symbolisent la «patte Roy», selon les observateurs. Mais l’apprentissage est parfois difficile. «Je voulais que l’équipe progresse, qu’elle propose du jeu, c’est vrai. Mais il faut être réaliste. On ne peut pas maîtriser tous nos matchs. Dans ce championnat, on se rend compte que les équipes qui monopolisent le ballon sont celles qui courent après le score.» Malgré un déplacement périlleux à Lyon, le coach azuréen croit son groupe capable de créer l’exploit à condition de faire preuve de régularité, de redevenir intraitable en défense et d’être plus réaliste sur le plan offensif. «Les Lyonnais alternent le bon et le moins bon depuis le début de saison, le tout dans un contexte difficile explique-t-il. On ne sait pas trop à quoi s’attendre là-bas. Ce sera un combat compliqué, mais je suis persuadé que nous avons les joueurs pour réaliser quelque chose de grand.» Roy a déjà sa petite idée…