Quand on a croisé Eric Bauthéac après la victoire de Nice sur le PSG, hier soir, il n'avait pas encore lu le classement. "Huitième ? Ah, on n'est pas encore passés devant le PSG, réagissait-il avec le sourire. Mais c'est bien." Nice a le vent en poupe en Championnat et le milieu offensif gardois contribue à sa belle santé au sein d'un secteur où les joueurs sont devenus de vrais complices. Ëric Bauthéac, Dario Cvitanich, Valentin Eysseric ou encore Jérémy Pied ne jouent ensemble que depuis l'été dernier, mais ils ont vite appris à s'accorder.
Hier soir, celui qui portait encore un bandage sur le genou gauche en souvenir d'un pincement méniscal subi contre Toulouse voilà quinze jours (t -0) fut buteur sur l'ouverture du score niçoise (76") et passeur décisif dix minutes plus tard, après avoir "été malade comme un chien toute la semaine". Il raconte : "Sur le premier, je profite d'un superbe travail de Dario (Cvilanich) qui élimine Van der Wiel, J'essaie de croiser pied gauche mais Douchez s'interpose au sol et après je ne sais plus trop comment je pousse fond, c'est allé vite.
Sur le deuxième, je vois le bel appel de Valentin (Eysseric) au second poteau et j'essaie de la lui mettre. Je frappe un peu de l’extérieur pour que ce soit tendu, c'était obligé sinon ça ne passait pas. Après l'égalisation parisienne (82), on n'a pas trop eu le temps de douter, et on a su profiter de leurs faille."
"J'ai dû repartir, de tout en bas et j'en suis fier"
Bauthéac est l'un des symboles de la belle progression niçoise depuis le début de la saison. Une progression qui se traduit depuis un mois sur le plan comptable en Championnat. Arrivé libre de Dijon pour remplacer Anthony Mounier (parti à Montpellier), il compte déjà cinq buts et quatre passes décisives en L 1. C'est une révélation, la saison passée, ce petit gabarit (1,68 m, 65 kg) vif, technique et généreux n'avait marqué que trois buts avec Dijon. "Je suis beaucoup plus tourné vers l'offensive cette saison, beaucoup plus présent dans la surface, explique-t-il. Derrière moi, j'ai Kolodziejczak qui fait un boulot énorme, qui a un coffre exceptionnel, donc je défends beaucoup moins."
À 25 ans, Bauthéac peut savourer, lui qui a fait ses gammes au centre de formation de Saint-Étienne sans pouvoir en sortir professionnel. Pour en arriver là aujourd'hui, il est passé par le National, à Cannes, puis par la L 2, avec Dijon, promu en L1 en2011. "J'aurais bien sûr aimé signer dans mon club formateur mais j'ai dû repartir de tout en bas et aujourd'hui j'en suis fier. Comme ça, je n'ai pas grillé les étapes. Il a fallu beaucoup bosser. Parfois, quand on emprunte un chemin moins direct, on est ensuite plus fort dans la tête."
Il ne regrette évidemment pas d'avoir signé à Nice, où l'atmosphère est propice à la performance. " Je suis agréablement surpris, dit-il. Avant d'arriver là, on m'avait un peu mis en garde, en me disant qu'à Nice c'était parfois le Club Med, avec beaucoup de joueurs qui sortaient ou qui s'en foutaient. Ce n'est pas du tout ça. Tout Ie monde est impliqué à 200 %. ll y a tout pour réussir."
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