Une commission de discipline pour punir les supporteurs

Pour la deuxième année consécutive, Sportitude France, en partenariat avec SOS Racisme et la Ligue de football professionnel (LFP), va dévoiler dans les tout prochains jours les résultats de son étude sur les comportements périsportifs dans et aux abords des stades au cours de 60 matchs de L 1 et L 2 lors de la saison 2012-2013. « Le Parisien » et « Aujourd’hui en France » ont pu se procurer ce rapport. Une proposition majeure y figure : la création d’une commission de discipline qui pourrait sanctionner les supporteurs qui n’ont pas un comportement correct. Exactement sur le modèle de la commission de discipline de la LFP, qui statue chaque semaine sur les joueurs. « La réglementation en vigueur qui veut que les clubs soient sanctionnés lorsque certains de leurs supporteurs sont auteursde délits ne suffira pas à enrayer les problèmes, nous confie Hermann Ebongue, président de Sportitude et responsable national de SOS Racisme en charge du sport. Il faut donc individualiser les responsabilités et punir directement les auteurs. » Les responsables sécurité de lamajorité des clubs professionnels sondés ne sont pas hostiles à cette réflexion. A la Ligue, cette idée a également reçu un écho favorable. Mais avant sa mise en oeuvre potentielle, elle doit juridiquement donner une existence légale aux supporteurs (voir ci-dessous).

 

Moins d’incidents que la saison passée

 

Par ailleurs, le rapport souligne l’amélioration des comportements la saison passée, même si les supporteurs de certains clubs (Bastia, Nice, Lyon et Saint-Etienne) se font encore remarquer. « De façon générale, il y a moins de soucis grâce à une politique volontaire et sévère portée par tous les acteurs (NDLR : pouvoirs publics, instances, clubs, associations), confirme Hermann Ebongue. Néanmoins, l’équilibre reste précaire et il y a eu deux incidents très graves : le Trocadéro pour fêter le titre du PSG,même s’il n’y avait pas que des supporteurs impliqués et la violente bagarre au péage de Bollène (Vaucluse) entre fans marseillais et lyonnais. On note aussi la hausse d’actes de racisme, d’antisémitisme et d’homophobie sur les réseaux sociaux et sites liés aux supporteurs.Nous avons un peu moins de trois ans avant l’Euro 2016 pour redéfinir le supporterisme que l’on veut en France. » Un vaste chantier.

 

Julien Fournier: " C'est une bonne idée"

 

L’OGC Nice est souvent critiqué pour le comportement de ses supporteurs. Le directeur général du club se dit favorable à la proposition de SOS Racisme.

 

Que pensez-vous de l’idée de créer une commission de discipline des supporteurs ?

 

Juline Fournier: C’est une bonne idée. Sans prétention, je l’avais soumise il y a quelques années. Mais pour cela, il faudrait que les supporteurs soient affiliés aux instances du foot français comme les joueurs le sont avec leurs licences ou les clubs avec leur numéro d’affiliation. Sans cela, je ne vois pas comment, juridiquement, ce serait envisageable. Je suis favorable à ce que les supporteurs soient représentés dans les instances, comme les autres familles du foot.

 

Une telle mesure serait-elle réellement efficace ?

 

On est en train de vider les stades français de leur substance. Toutes les idées sont bonnes, il faut réfléchir tous ensemble à la question du supportérisme.

 

Même si le rapport de SOS Racisme souligne la baisse du nombre d’incidents la saison dernière, Nice reste pointé du doigt…

 

Dimanche, pour le premier match à l’Allianz Riviera, il n’y a pas eu un seul fumigène. Pour le dernier au Ray, on a fait une marche entre la place Massena et le stade avec 12 000 personnes et il n’y a eu aucun souci. On est contre l’utilisation des fumigènes, car la loi est contre. Mais il ne faut pas se fixer là-dessus. Il faut, comme en Allemagne à l’image de Dortmund, réussir à mêler le business et l’ambiance. Et tenir compte des différentes cultures du foot français.

 

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