Vieira, star sans étoiles

Le nouvel entraîneur de Nice, populaire auprès des supporters, a dirigé sa première séance, hier, sans Balotelli ni Plea, pourtant attendus.


Dans un coin du principal terrain d’entraînement de l'OGC Nice, « la Pieuvre » fait couler beaucoup d’encre. Affairé à signer des autographes sous le soleil qui matraque les crânes, Patrick Vieira peut mesurer sa cote de popularité, presque aussi élevée que la température. En ce lundi de reprise, la star du Gym, c’est son nouvel entraîneur, qui n’a pas encore éteint le souvenir du joueur majestueux. « Ce qui est intéressant, c’est que sa venue semble s’inscrire dans la lignée de ce qui a été fait ces dernières saisons avec Claude Puel et Lucien Favre, se réjouit Anthony, supporter de vingt-neuf ans. Il a l’expérience d’un très grand club, même s’il s’est seulement occupé de l’équipe B de City. On a confiance en lui. »

 

 

Le crédit est fort étendu, donc, pour « Pat » : si on avait consulté chaque fan à son sujet, on les aurait sans doute tous contrôlés positifs, au vu de leur ferveur. « La, la la la la, Patrick Vieira ! », lancent même les aficionados après la séance, en faisant appel à l’air qui leur a permis pendant deux saisons de chanter la gloire de Mario Balotelli. Le facétieux buteur transalpin, justement, n’était pas présent et, au regard du personnage, la feinte n’est pas si déroutante que ça. Quand il s’est exprimé devant les médias, à la mi-journée, le champion du monde 98 n’avait toujours pas reçu de mot d’excuse. « Il était attendu aujourd’hui, a commenté Vieira. Il n’était pas là et ce n’était pas prévu. » L’absence d’Alassane Plea ne s’inscrivait pas non plus dans l’ordre des choses, mais un problème d’avion a contrarié les impératifs de ponctualité de l’ancien Lyonnais, qui sera de retour aujourd’hui.

 

Le toro par les cornes, dès le premier jour


Sans lui, sans « Super Mario » et sans les joueurs excusés (*), les Rouge et Noir ont, pour la première fois, entamé la préparation entre les murs du nouveau centre d’entraînement, en attendant d’aller suer dans la ville thermale de Divonne-les-Bains (Ain), en fin de semaine. Le coup d’envoi des cinq semaines de travail à venir était précoce : à neuf heures du matin, après une réunion de cinq à dix minutes, le technicien du Gym a foulé le terrain avec ses adjoints et un groupe élargi, noyauté par quelques éléments très inexpérimentés. Ces novices peuvent goûter à la méthode Vieira, dont un premier échantillon a été offert, hier, à travers plusieurs ateliers avec ballon, sous le regard attentif de l’intéressé, les mains croisées derrière sa silhouette longiligne, dominante, familière. Par moments, sa voix qui porte tranche, découpe l’atmosphère studieuse. « Lionel (Letizi), une ou deux touches à l’intérieur et, au milieu, il faut gagner la balle ! », crie-t-il notamment à l’entraîneur des gardiens, en observant un des « toros » très acharnés, passage ludique au cœur des deux heures d’entraînement. Cette longue durée a profité aux spectateurs, divertis par des animations et servis par la présence d’un food truck, pour grandes soifs et petites faims. C’est très sympa, quand la rentrée ressemble à des vacances.

 

(*) Malang Sarr, qui prépare l’Euro U 19, et Bassem Srarfi, qui a participé au Mondial avec la Tunisie, rejoindront le groupe plus tard