Le paradoxe niçois

Pire attaque de Ligue 1 avec seulement 23 buts inscrits en 33 journées, Nice est pourtant solidement ancré dans la première partie du championnat. Une anomalie en Europe…

 

Il s’agit d’une exception parmi les cinq grands championnats, une performance inédite depuis que les statisticiens s’intéressent à notre Ligue 1. Avec 23 buts inscrits cette saison, Nice présente la pire attaque de l’élite, ce qui n’a pourtant pas empêché, l’actuel 8 e, de croire à la Ligue Europa jusqu’à la défaite contre Caen samedi (0-1).

 

Ailleurs en Europe, les équipes aussi inefficaces sont à la peine, comme en Angleterre, où Huddersfield (24 buts inscrits et une 20 e place) est condamné à la relégation depuis plusieurs semaines. « Ce n’est pas un miracle d’en être là, se défend Christophe Hérelle. On est récompensés de nos efforts et on se sent fort défensivement. » « L’Europe, on y croira jusqu’au bout », prétend Malang Sarr. A chaque fois que les Niçois marquent, cela rapporte gros, soit un but pour deux points pris, un ratio historique. Ils ont remporté neuf victoires sur le score de 1-0 et bâti ces succès autour d’une défense de premier plan — la troisième meilleure de Ligue 1 — et un gardien, Walter Benitez, devenu l’une des références à son poste. « On a souvent manqué de réussite, mais il faut travailler davantage », rappelle régulièrement Patrick Vieira, qui a innové avec Youcef Atal au poste d’ailier ces derniers temps, sans grand succès.

 

saintmaximinamiens

 

Giroud à la rescousse ?


Malgré un talent certain, Allan Saint-Maximin et Myziane Maolida, souvent blessé alors qu’il était censé prendre la relève d’Alassane Plea, n’ont jamais vraiment répondu aux attentes de leur entraîneur en raison d’une inefficacité chronique et une forme d’individualisme confondant. Mario Balotelli, lui, n’avait plus la tête à Nice et a fini par faire craquer Vieira et le groupe. Depuis son départ à l’OM, l’Italien, zéro but lors de la phase aller, a retrouvé la recette pour faire trembler les filets, quand son ancienne équipe se débat toujours autant pour faire des différences dans le camp adverse.

 

Lors du dernier mercato hivernal, Ryad Boudebouz, Facundo Ferreya et Valère Germain auraient pu y remédier, mais les propriétaires du club n’ont pas jugé opportun de se renforcer devant, provoquant de l’incompréhension et le départ soudain du duo Rivère-Fournier. Gauthier Ganaye, qui a pris ses fonctions de président le 1 er février, a tenté quelques coups en sous-marin, mais il a entre autres essuyé le refus d’un garçon comme Steve Mounié, qui évolue à… Huddersfield.

 


Epaulé par Gilles Grimandi, le dirigeant trentenaire s’active en coulisses pour renforcer le GYM dans le domaine offensif. Il a prévu de vendre Saint-Maximin pour plus de 20 millions d’euros et d’offrir à Vieira des attaquants dignes de ce nom. Le Rémois Rémi Oudin est suivi de près mais, après Ben Arfa et Balotelli, Nice ne s’interdit pas de refaire un gros coup. En fin de contrat en juin à Chelsea, où il ne joue qu’en Ligue Europa, Olivier Giroud, qui n’a pas fermé la porte aux Blues, ferait partie des cibles envisagées.

 

A Nice, il pourrait retrouver Gilles Grimandi, qui fut à l’origine de sa venue chez les Gunners d’Arsenal à l’été 2012, mais aussi un rôle de leader et un temps de jeu conséquent en vue de l’Euro 2020, son dernier défi chez les Bleus. « Il est encore très performant », a souri Ganaye, sur le plateau de « Téléfoot », dimanche, à l’évocation de l’intérêt de Nice pour Giroud.