Partis en janvier de Nice, les deux dirigeants vont revenir dans le sillage de Jim Ratcliffe, qui va enfin acheter le club.


Leur départ avait fait beaucoup de bruit, le 11 janvier, et leur retour sera encore plus spectaculaire. Après avoir quitté l’OGC Nice parce qu’ils étaient en conflit avec les actionnaires sino-américains (voir par ailleurs), l’ancien président, Jean-Pierre Rivère, et son directeur général, Julien Fournier, s’apprêtent à retrouver leur club en étant désormais adossés à Jim Ratcliffe, plus grande fortune britannique qui va lâcher 100 M€ pour intégrer enfin le milieu du foot, après avoir notamment tenté d’acheter Chelsea. C’est un séisme dans le monde de la L1, qui n’attire pas tous les jours de tels mastodontes, et c’est une réussite totale pour Rivère et Fournier, dont la deuxième vie niçoise devrait être comparable à la première, même si elle s’appuiera sur des moyens bien plus importants.

 

Selon nos informations, tout n’est pas encore finalisé mais Rivère se prépare à endosser à nouveau le costume de président et Fournier, davantage tourné vers le terrain que vers l’administratif, deviendrait un manager général qui régenterait la politique sportive du club. Hommes de confiance d’Ineos, l’entreprise de Ratcliffe, les deux hommes ne seraient pas accompagnés d’un Britannique et incarneraient au quotidien le pouvoir du milliardaire, qui vit en partie à Monaco.

 

Vieira courtisé, Grimandi fragilisé


Sa surface financière attise les rêves des supporters du Gym, qui ne devraient toutefois pas avoir l’occasion de s’enflammer tout de suite. Le timing de la vente et le délai jusqu’à la fermeture du dossier, dans quatre à six semaines, interdisent aux dirigeants de penser à un mercato estival pharaonique. Ce n’est pas non plus leur ambition, car il est plutôt question de renforcer le cap fixé par Rivère et Fournier, qui avaient porté le club jusqu’à la troisième place de L1, en 2017. «Ineos n’est pas juste là pour signer des chèques mais pour structurer le club, c’est un projet ambitieux, plus à moyen terme qu’à court terme, glisse un proche du clan britannique. Tout va se faire par étapes. Ce n’est pas un projet comme le PSG, il ne faut pas s’attendre à un déferlement d’argent. »

 

riverefournier

 

Même si le fair-play financier délimite de toute façon un cadre dont il est difficile de s’affranchir, le train de vie du Gym va quand même changer et les recrues comme Allan Saint-Maximin, acheté 10 M€ en 2017, ne seront plus une exception.

 

Plombé par un dernier mercato hivernal conclu sans la moindre arrivée, l’entraîneur Patrick Vieira se retrouve embarqué dans une aventure infiniment plus ambitieuse. C’est une opportunité magnifique après seulement une saison en L 1, mais ses rapports avec Rivère et Fournier se sont sévèrement détériorés à cause de leur départ, décidé dans la précipitation.

 

Le champion du monde 1998 s’était depuis rangé derrière les actionnaires sino-américains, envisageant les bruits autour de la vente avec une grande réticence, mais son avenir devrait quand même s’écrire au Gym. Réputé pour ne pas faire dans les sentiments, Fournier revendique une approche « froide » de son métier et il n’a pas peur du fossé affectif qui s’est creusé : il souhaite collaborer avec Vieira, qu’il a attiré sur la Côte d’Azur en 2018 et qu’il considère toujours comme le meilleur entraîneur pour le Gym. Le statut de Gilles Grimandi, nommé directeur technique en mars, est beaucoup plus fragile car son rôle se confond avec les futures prérogatives de Fournier, qui a déjà commencé à plancher sur le mercato. Il échange avec des agents depuis plusieurs semaines, mais il ne sera pas présent au club avant le closing. Cela ne l’empêchera pas de poursuivre son travail, et il ne va pas en manquer.