L’homme le plus riche du Royaume-Uni se prépare à acheter le club azuréen pour plus de 100 millions d’euros, soit la plus grande somme jamais investie pour l’acquisition d’un club français.
La genèse
Le premier contact avec la famille Ratcliffe remonte à novembre dernier. A l’époque, Jean-Pierre Rivère est encore le président de Nice, Julien Fournier son directeur général. Les deux hommes entretiennent des relations exécrables avec les propriétaires sino-américains du club.
Des mois que les deux camps s’écharpent sur tous les sujets, dont celui du mercato à l’origine du départ précipité de Rivère et Fournier en janvier. Avant cela, ils s’étaient mis en quête d’un repreneur, avec l’aval de leurs coactionnaires. C’est en parcourant la presse locale que Rivère apprend que Jim Ratcliffe rapatrie une partie de sa fortune colossale du côté de Monaco.
En parallèle, Fournier et Rivère épluchent d’autres projets de reprise, dont celui du fonds d’investissement britannique qui a failli racheter le FC Nantes. « Il y a plusieurs dossiers, mais l’un d’eux est tout en haut de la pile », glissait Rivère cet hiver. « Parce qu’il peut faire basculer l’OGC Nice dans une nouvelle dimension », appuie aujourd’hui un agent bien implanté en Ligue 1.
La vente
Elle a été l’objet de multiples rebondissements. En février, alors que Gauthier Ganaye vient tout juste d’être intronisé à la tête de Nice, ses patrons sino-américains entament des discussions avec la famille Ratcliffe et plus particulièrement avec Robert, le frère de sir Jim, qui se rend sur la Côte d’Azur pour visiter le centre d’entraînement flambant neuf du club. Chien Lee, le président du conseil de surveillance, assure la visite, pas peu fier d’être à la tête d’un si bel outil. Les deux parties signent une « NDA », un accord de confidentialité qui permet de protéger des informations sensibles dans le cadre d’une négociation.
Ratcliffe s’apprête à dégainer une offre quand il apprend que le club n’est plus à vendre. « On pourrait être là plus longtemps que l’on peut l’imaginer. Cinq, dix ans, peut-être plus », assure en mars Chien Lee. Trois mois plus tard et au terme d’âpres négociations, le milliardaire britannique, dont le frère a été reçu par le maire de Nice Christian Estrosi, est en passe d’atteindre son objectif contre un chèque de 100 M€.
Les ambitions
Depuis le début de ce feuilleton à rebondissements, la famille Ratcliffe s’est exprimée une seule fois, en avril dans les colonnes de « Nice-Matin ». A cette occasion, Robert, qui est également président du club de Lausanne Sports (D 2 suisse), propriété d’Ineos donc, avait tracé les grandes lignes de son projet pour un club qu’il souhaite voir lutter avec Lyon et Marseille derrière le PSG. « Paris est dans une autre galaxie, mais je pense qu’il y a de la place juste derrière », avait annoncé Robert Ratcliffe. « La Ligue des champions, c’est un objectif bien sûr », avait-il ajouté.
Ce qu’il n’avait pas prévu, en revanche, c’est le dénouement aussi tardif et en plein mercato. « Ce sera sans doute une saison intermédiaire », assure un proche du clan Ratcliffe qui attend le passage devant la DNCG dans les prochains jours pour dessiner son organigramme et entamer ses emplettes. Selon nos informations, des joueurs majeurs de Ligue 1 se montreraient, déjà, enclins à rejoindre Nice.