Après avoir appris en novembre qu’il souffrait de diabète, l’attaquant niçois a mis fin dimanche à une période de trois mois sans but.
Après deux défaites et un nul, les Niçois n’ont pas seulement renoué avec la victoire, dimanche à Rennes (2-1) : ils ont aussi retrouvé Kasper Dolberg, buteur sur penalty avant de donner une belle passe décisive à Youcef Atal. Si ce que l’attaquant réalise est très souvent joli, ses réussites étaient surtout rares, depuis le début de saison. Inscrit de la poitrine, son dernier but était exquis mais il remontait déjà au 12 septembre, à Nantes (2-0), et le Danois a vécu entre-temps de nouvelles mésaventures qui font autant sa réputation que ses gestes de classe.HERE
Acheté 20 M€ en août 2019 par le Gym, l’ancien espoir de l’Ajax Amsterdam a d’emblée subi un invraisemblable enchaînement de coups durs (vol de sa montre par un coéquipier, cambriolage, Covid-19 deux fois, appendicite…), prolongé en novembre par une découverte qui expliquait ses difficultés physiques. Dolberg (24 ans) souffre d’un diabète de type 1 et apprend à vivre avec, en contrôlant son alimentation et en régulant sa glycémie, sous la surveillance du staff médical qui collabore avec un spécialiste danois.
« Il faut assimiler, intégrer le fait que vous êtes diabétique, je sais que ça va prendre un certain temps, confiait le 25 novembre Christophe Galtier, l’entraîneur niçois. Kasper a aussi besoin de découvrir ses sensations, mais il n’y a aucun aménagement. Il y a des moyens pour regarder à l’instant T où est-ce que vous en êtes en matière de glycémie, et il peut contrôler très souvent son taux pendant l’entraînement. Il fait la totalité des séances et quand il doit rester plus longtemps pour travailler, il reste. C’est bien maîtrisé, on n’a pas de problème particulier. »
Il partage avec Gouiri la même sensibilité technique
D’abord marqué par la nouvelle, Dolberg n’a pas rejoint sa sélection lors de la dernière trêve, afin de travailler à Nice sa condition physique qui avait été altérée par ses problèmes. Toujours introverti et réticent à parler français, il n’est pas devenu le plus bavard du vestiaire, mais il peut échanger cette année avec les Néerlandais Pablo Rosario et Calvin Stengs, tandis qu’il a apprécié le recrutement de Justin Kluivert, qu’il a connu à l’Ajax. Leurs références communes se reflètent sur le terrain, où ils savent lire leurs déplacements mutuels, et Kluivert lui a ainsi offert une occasion à Rennes. Trop discret contre Paris (0-0) et Strasbourg (0-3), Dolberg enchaînait au Roazhon Park sa troisième titularisation et il a bien fait de briller car la concurrence est rude.
Avec Amine Gouiri, Andy Delort et l’éclosion d’Evann Guessand, les attaquants sont quatre pour deux places, mais Guessand, de retour de blessure, était trop court pour viser une titularisation dimanche. Comme Delort était lui suspendu, Dolberg a bénéficié d’une nouvelle chance qu’il n’a pas gâchée, au côté de Gouiri qui partage avec lui la même sensibilité technique. Les deux se sont tout de suite bien trouvés, la saison dernière, et la complicité est pour l’instant moins naturelle avec Delort. Mais à 100 %, Dolberg est un joueur avec qui tout le monde aime évoluer.