Galtier le vaut bien

Entraîneur français le mieux payé de Ligue 1 de ces dernières années, l’ancien Lillois a contribué à amener Nice dans la dimension souhaitée par le club propriété d’Ineos.

 

NICE – Les négociations ont été longues et laborieuses. Elles ont abouti juste à temps pour voir Nice disposer de son nouvel entraîneur pour la reprise de l’entraînement, fin juin, et elles ont coûté au club azuréen un montant qu’il n’avait jamais déboursé pour un technicien : même si Olivier Létang, le président du LOSC, n’a pas obtenu les 10 M€ qu’il réclamait initialement pour laisser partir Christophe Galtier, l’OGCN a quand même lâché un peu moins de 4 M€ pour s’attacher les services de celui qui venait de remporter le Championnat avec Lille. Une somme importante, et Nice offre aussi à son nouvel entraîneur une rémunération qu’aucun technicien français n’a perçue depuis que L’Équipe publie chaque année les salaires de la Ligue 1.

 

Lorsque Rudi Garcia, en poste à Lyon de 2019 à 2021, occupait jusqu’ici la tête de ce classement avec un salaire de 280 000€ brut mensuels, Galtier perçoit chaque mois 330 000 € brut par Nice. C’est presque le double de ce qu’il touchait dans le Nord, qu’il avait rejoint en décembre 2017, six mois après son départ de Saint-Étienne.

 

Depuis la prise de pouvoir du Gym par Ineos, le club dirigé au quotidien par Julien Fournier est doté de moyens dont il n’avait jamais disposé, et même si ce n’est toujours pas le genre de la maison de surpayer ses transferts ou ses salariés, il peut désormais assumer ses ambitions.

 

Galtier est arrivé avec l’étiquette de l’entraîneur champion de France pour continuer à ancrer le club niçois parmi les candidats naturels à l’Europe, et c’est exactement ce qu’il est en train de réaliser. La défaite à Marseille, dimanche (1-2), couplée à la nouvelle victoire de Rennes (6-1, contre Metz), a éjecté le Gym (4e) du podium. Mais, à trois points de la deuxième place à neuf journées de la fin, Nice est en position favorable pour retrouver une compétition européenne, et peut même espérer revoir la Ligue des champions. Galtier est également, déjà, l’entraîneur qui aura permis aux Aiglons de participer à leur première finale de Coupe de France depuis 1997. Ils la disputeront le 7 mai face à Nantes et cela n’a pas été obtenu qu’en sortant Versailles (N2, 2-0) en demi-finales : Nice avait auparavant écarté le Paris-SG en huitièmes de finale (0-0, 6-5 aux t.a.b.) et Marseille en quarts (4-1).

 

Recruté pour son exigence et son souci du détail

 

Avec Galtier, l’OGCN a donc tiré un trait sur une saison qui l’avait vu se séparer de Patrick Vieira – qui émargeait, lui, à 220 000€ brut par mois – et terminer péniblement à la 9e place de Ligue 1 sous les ordres d’Adrian Ursea. L’équipe a changé de jeu. Elle colle au style de son nouvel entraîneur, pragmatique et efficace. Le Gym est la meilleure défense de Ligue 1 (23 buts encaissés après 29 journées) et excelle dans le jeu de transitions qui avait porté ses fruits à Lille. Un style certes moins emballant que celui d’autres candidats à l’Europe (Rennes, Lens). Mais Nice gagne et continue de grandir dans son fonctionnement. Galtier a également été recruté pour son exigence, son souci du détail devant faire passer un palier à l’équipe première dans son approche du haut niveau.galtierogcnice

 

Quand il évoque les clés de la réussite que connaît son club cette saison, Julien Fournier, le directeur du football d’Ineos, n’oublie pas de rappeler que l’ossature de l’effectif avait été bâtie avant l’arrivée de son entraîneur. Mais il reconnaît, logiquement, que ce dernier est celui qui a «donné du corps » au groupe niçois. Pour l’instant, Galtier conduit bien le Gym là où ses dirigeants espéraient le voir