Malgré un budget revu à la baisse et un discours plus modeste, Nice nourrit toujour l’ambition légitime de retrouver l’Europe.
À l’OGC Nice, on se souviendra du 17 juillet. Ce n’est ni la date de la signature de son entraîneur, Francesco Farioli, ni celle de l’arrivée de ses premières recrues (Morgan Sanson et Jérémie Boga). Il s’agit de celle du retour de tous ses employés au sein d’un centre d’entraînement qu’ils avaient déserté pour cause de travaux qui ont duré cinq mois. Le bâtiment n’avait que six ans d’existence mais il avait besoin d’être repensé, pour un coût de 6 M€.
Des vestiaires à la salle de restauration, en passant par les chambres des joueurs et l’open space où sont réunis tous les services – et où ni Fabrice Bocquet, le directeur général, ni Florent Ghisolfi, le directeur sportif, ne disposent d’un bureau fermé –, le centre de vie de l’OGC Nice ne témoigne pas d’une éventuelle décroissance suggérée cet été par les dirigeants du club.
Le projet « a changé », comme l’a confirmé son président Jean-Pierre Rivère lors de ses dernières apparitions médiatiques. Les effets d’annonce sont terminés. La fin des dépenses inconsidérées effectuées au plafond du fair-play financier a été actée. L’envol de la masse salariale de l’été dernier a été stoppé, l’enveloppe allouée aux transferts rétrécie, et le budget (qui n’a pas été communiqué) en baisse par rapport au précédent exercice. Retrouver un équilibre financier est redevenu un objectif pour les prochaines années. Mais sans que cela empêche Nice de grandir. « On va es-sayer d’investir nos ressources intelligemment entre les structures et le sportif. Pour créer les conditions de la réussite sur le long terme », précise Ghisolfi.« Comme on dit, soit tu gagnes, soit tu apprends, et je pense que le club est en train d’apprendre, observe le capitaine, Dante. De toutes mes saisons à Nice, celle où on a eu les meilleurs résultats est celle où on avait le moins investi, ma première (2016-2017)… Avec un peu moins de moyens, peut-être que tout le monde va s’accrocher un peu plus au sein d’une équipe très unie, aguerrie, qui a une idée de jeu claire avec un jeune entraîneur. »
Farioli, la curiosité de la saison
Avec ses 34 ans et son modèle de jeu audacieux « qu’on ne voit pas forcément en France » (dixit Dante), l’Italien Francesco Farioli est la grande curiosité de ce nouvel OGC Nice. « Pour réussir à pra-tiquer le jeu que nous proposons, j’ai fait le parallèle à mes joueurs entre notre préparation et une marche en montagne, confie le technicien. On ne sait jamais combien de temps il reste avant d’arriver au sommet et de voir de l’autre côté. On est dans cette phase. Il reste du chemin. Ça demande des efforts. Mais ça en vaut la peine. »
« L’argent fait une partie de la performance – la corrélation est prouvée – mais il n’y a pas que ça, ajoute Ghisolfi. À nous de bien travailler et de mettre de la cohérence dans le projet. » En cela, les arrivées baroques de la fin du précédent mercato estival effectué avec Dave Brailsford aux manettes (Barkley, Bryan, Sorensen) appartiennent au passé. Le départ de Ramsey a arrangé tout le monde et le Gym a réussi à exfiltrer d’autres déceptions (Dolberg, Stengs).
« On veut aussi réduire l’attente autour du club, appuie le directeur sportif. Il y a eu beaucoup de pression mise sur l’OGC Nice depuis l’arrivée d’Ineos (en 2019). Quand tu parles avec les supporters, ils te disent qu’ils n’en ont rien à faire d’être le PSG : ils veulent un projet cohérent, des gens qui travaillent, des joueurs qui respectent le club et qui jouent ensemble. » Avec une
masse salariale qui devrait tourner autour de la 6e du Championnat, le but de la saison est de toute façon inchangé : se qualifier pour une Coupe d’Europe.