Les aiglons avaient réussi une belle première mi-temps malgré les imprécisions de Danilo. Et comme d'habitude, les niçois se sont effrondés en seconde période: sans jus, sans inspiration avec un pressing quasi-inexistant, un choix tactique discutable et un Dolberg toujours à contre-temps... Au final un Nice a courant alternatif... Inquiétant après 4 mois de compétition.
Fiche technique
OGC Nice - G. de Bordeaux : 1 - 1 (1-0)
Arbitre : M.Hamel
Buts :
Nice Lees-Melou (27e)
Bordeaux : Briand (49e,sp)
Avertissements :
Nice : Lees-Melou (8e), Dante (56e)
Bordeaux : Jovanovic (22e), Mexer (73e) à Bordeaux.
Les équipes :
Nice : Benitez - Atal, Dante (cap), Hérelle, Nsoki - Danilo, Cyprien, Lees-Melou - Ounas (Maolida, 80e), Dolberg, Ganago (Burner, 46e)
Bordeaux : Costil (cap) - Mexer, Koscielny, Jovanovic - Kamano (Maja, 83e), Otavio, Tchouameni, Benito - De Préville (Aït-Bennasser, 88e), Briand, Hwang (Kalu, 70e)
Les buts
49ème BUT de Briand pour Bordeaux ! L'ancien Rennais s'élance et frappe fort sur la gauche. Benitez part du bon côté mais ne peut éviter cette réalisation.
27ème BUT de Lees-Melou pour Nice ! Le milieu conclut une jolie action des Aiglons, initiée par Dolberg. Le ballon file à droite où Ounas laisse pour Atal. Le latéral ajuste parfaitement son centre et trouve Lees-Melou qui place une tête imparable à six mètres !
Résumé
Les Girondins de Bordeaux ont confirmé leur capacité à bien voyager cette saison et ont su prendre un point à Nice (1-1) pour monter provisoirement sur le podium, vendredi soir en ouverture de la 13e journée.
Le "British project" façon Ineos de Nice n'est donc pas parvenu à venir à bout de l'"American project" bordelais.
Pourtant, depuis quelques saisons, Nice aime Bordeaux. Avec ce nul, les Azuréens cumulent ainsi 10 matches sans défaite (6 victoires et 4 nuls) contre les Girondins.
Mais cette série est un trompe-l'oeil. Car les Bordelais ont dominé une bonne partie de cette opposition et ce sont eux qui font la bonne opération.
Cette saison, Laurent Koscielny et ses partenaires sont très performants loin de chez eux. Ils ont pris, à l'Allianz Riviera, leur 11e point à l'extérieur sur 19 au total.
Malgré le retour dans le onze initial rouge et noir de trois recrues estampillées "Ineos" (Nsoki, Dolberg, Ounas), les Girondins n'ont donc pas tremblé.
Même après l'ouverture du score de Pierre Lees-Melou de la tête à la suite d'un bon débordement de Youcef Atal (1-1, 27e), même après que Kasper Dolberg a eu la balle du 2-0 (29e), ils sont restés sur leur principes de jeu.
A la pause, Bordeaux pouvait prétendre à mieux. La fin de la première période a été totalement à l'avantage des hommes de Paulo Sousa.
Sans deux arrêts consécutifs et de très haut niveau signés Walter Benitez, sur une frappe enroulée d'Aurélien Tchouaméni (39e) et sur une reprise à bout portant de Jimmy Briand (40e), le Gym n'aurait pas mené à la pause.
Mais Bordeaux, ses 62% de possession et ses 90% de passes réussies, a eu la main sur la rencontre. Patrick Vieira l'a bien senti. Et à la pause, il a réorganisé son équipe, sortant l'attaquant Ignatius Ganago pour faire entrer un défenseur, Patrick Burner.
Youcef Atal est passé de latéral droit à milieu offensif gauche. Devant l'ex-Parisien Stanley Nsoki, 20 ans, souvent impressionnant dans les duels mais parfois en manque de concentration.
Et c'est de ce côté que Bordeaux a concentré ses offensives. Cela n'a pas manqué. Dans la surface, François Kamano et sa technique ont fait commettre la faute à Nsoki, trop engagé sur son intervention (47e).
D'une frappe à ras-de-terre croisée du pied droit, Briand a égalisé logiquement et inscrit par la même occasion le 96e but en L1 de sa carrière (1-1, 50e).
Cette égalisation a eu le don de réveiller le Gym. La tribune Populaire Sud, si vindicative envers les siens lors de la victoire contre Reims (2-0) dimanche dernier, a été à l'unisson et poussé son équipe.
Mais Benoît Costil s'est brillamment interposé sur la seule véritable opportunité niçoise, signé Myziane Maolida (81e). Et Bordeaux s'offre ainsi un podium provisoire. AFP
Réactions
Patrick Vieira :
Le regret, c'est d'avoir pris ce penalty d'entrée en deuxième mi-temps. On a été un peu longs à mettre en oeuvre les changements demandés. Cela nous a fait mal mentalement. Cette petite erreur de Stanley Nsoki nous fait mal. Pourtant, il a fait un très bon match. On avait du mal à garder le ballon. On courait beaucoup. Une fois le but pris, on n'a pas été mis en danger. Si Bordeaux nous a été supérieur, c'est au niveau de la possession. Mais sur les occasions, ça n'a pas été le cas. Oui, c'est une contre-performance. Mais il faut tenir compte de la qualité de l'adversaire. Il y a du mieux, c'est encourageant. Il y avait déjà du mieux contre Reims (2-0). Il faut continuer à progresser. J'ai été très satisfait de l'état d'esprit des joueurs. D'ailleurs, les supporters ont poussé dans les dernières minutes. Mais on ne peut rien reprocher aux joueurs concernant leur implication.
Paulo Sousa (entraîneur de Bordeaux) :
C'est un match qu'on doit gagner. Nous sommes supérieurs à notre adversaire tout le match même si, parfois, on lui a laissé des opportunités de contre-attaques. Par rapport à notre dernier match contre Nantes (2-0), on a manqué d'efficacité car on a eu plus d'occasions. Je suis satisfait de mes joueurs qui ont su garder les principes de jeu durant tout le match. Nice est une équipe que j'aime beaucoup. Patrick (Vieira) fait en sorte que son équipe propose un beau jeu. J'aime ça. Venir ici et être dominant me satisfait. Pour parvenir en haut du classement, il faut trois ou quatre buteurs. On y travaille durant la semaine. On donne de la confiance aux joueurs.
Jimmy Briand :
C'est un bon point, après je pense qu'on a quelques petits regrets ce soir. Je pense qu’on a contrôlé le match, et on a les occasions de pouvoir tuer le match. C'est un bon point avec une pointe de déception. La possession c'est bien, parce que c'est ce qu'on veut faire. Après il faut être encore plus agressif pour pouvoir attaquer la surface, marquer des buts et prendre les trois points.
Dante :
On voulait absolument gagner, surtout le deuxième match de suite à la maison, une victoire nous aurait fait du bien mais on a rencontré une très belle équipe qui a essayé de les contrer et de jouer vers l’avant. On a eu par moment de bonnes occasions.
Wylan Cyprien :
On était bien dans le match mais le but égalisateur nous a fait un petit peu de mal. Quand on regarde l'ensemble de la rencontre, ils ont eu pas mal d'occasions et ils auraient pu nous faire très mal... On est déçu d'avoir perdu ces deux points, mais on a retrouvé de la fougue, de l'énergie, de la combativité. On a répondu présent dans les duels. Tout n'a pas été parfait, et le résultat n'est pas en notre faveur, mais on retrouve de la confiance. C'était important de se rassurer après notre série. Après, on voit qu'on n'a pas joué contre n'importe qui. C'était une belle équipe de Bordeaux.
Adam Ounas :
On a mis les ingrédients, mais malheureusement pas assez. C'est un match nul mérité. Eux aussi, ils ont eu des occasions. Le match d'avant, c'était déjà un peu mieux. Petit à petit on s'améliore. L'état d'esprit est bon, sinon on aurait perdu les deux derniers matches. Il faut continuer à travailler comme on le fait en ce moment et ne pas baisser la tête. J'ai bien démarré, on a bien géré, en première mi-temps surtout, on a eu des occasions. En deuxième période, j'étais carbo.
Revue de presse
Le chemin sera long
L’Équipe
Après un mois d’octobre terrible, les Niçois ont enchaîné un deuxième match sans défaite, hier contre Bordeaux. Mais ils ne sont pas guéris.
NICE – Quelques sifflets sont tombés des tribunes au coup de sifflet final, mais l’heure est plutôt à l’apaisement entre les ultras niçois et leurs joueurs, venus saluer le virage après une seconde période qui avait anesthésié le reste de l’Allianz Riviera. La soirée n’a pas été enthousiasmante, elle a parfois ressemblé à ce qu’offrent les matches amicaux les plus mièvres pendant la trêve internationale, et la coupure ne fera donc pas de mal au Gym, qui a au moins cassé le rythme des défaites. Battu trois fois sur trois en L 1 et éliminé par Le Mans (L 2) en Coupe de la Ligue (2-3), il n’avait connu que l’échec en octobre et le sursaut contre Reims (2-0, le 3 novembre) n’avait pas masqué ses limites Les supporters n’étaient pas contents du tout, les joueurs n’avaient pas compris leur colère, et le retour des recrues a permis de partir hier sur de meilleures bases. Préféré à Malang Sarr sur le côté gauche de la défense, Stanley Nsoki a réussi son entame mais on a surtout vu Adam Ounas. Blessé au genou à Monaco (1-3, le 24 septembre), au moment où les problèmes ont débuté, il était enfin rétabli et voulait particulièrement le montrer contre Bordeaux, son ancien club.
Le milieu offensif a d’abord attiré les ballons et les coups, il a réveillé son équipe grâce à ses dribbles mais son envie était supérieure à l’énergie dont il disposait, et les Girondins étaient bien les maîtres du jeu. Leur emprise tactique n’était toutefois jamais dangereuse pour l’adversaire qui a su aller plus vite vers le but. Fatigué de demander des ballons qui n’arrivaient pas, Dolberg a décroché pour être à l’origine d’une action magnifique qui a impliqué Danilo, Cyprien et Atal, dont le centre parfait a trouvé la tête de Lees-Melou (1-0, 27e). Après avoir beaucoup visité le terrain depuis le début de saison, l’Algérien veut toujours se fixer au poste de latéral droit, d’où il peut lancer ses percées de loin, et il l’a fait deux minutes plus tard : il a déposé tout le monde sur soixante mètres, Ounas l’a relayé en servant judicieusement Dolberg qui a buté sur Costil (29e), et Nice venait de vivre son meilleur moment de la soirée.
Bordeaux a commencé à frapper et Benitez a claqué la tentative de Tchouameni (38e), avant de rester solide sur sa ligne devant Briand (39e) et d’être sauvé par la maladresse de De Préville (42e). Le Gym menait ainsi à la pause, il tenait la victoire à défaut de toucher le ballon, et c’est ce deuxième aspect que Patrick Vieira a voulu corriger.
Un duo Atal-Ounas dissocié
L’entraîneur azuréen a sorti Ganago qui était invisible à gauche car ses partenaires attaquaient de l’autre côté, et a fait entrer Burner à droite de la défense, ce qui a transformé Atal en milieu gauche. Point fort de la première période, le duo Atal-Ounas a été dissocié et les Niçois n’ont plus pesé offensivement. Ils ont aussi cédé rapidement sur une erreur de Nsoki qui a fauché Kamano, et le penalty a été transformé par Briand (1-1, 49e).
« On a pris ce penalty un peu trop tôt, il nous a fait mal psychologiquement. On a mis du temps s’adapter à mon changement, mais ça ne fonctionnait pas aussi bien que je voulais. On avait du mal à avoir la possession, on courait un peu trop, se défendait Vieira, qui ne regrette pas ce nouveau changement tactique en cours de match. Bordeaux a été supérieur au niveau de la possession alors qu’on a l’habitude de l’avoir. Mais au niveau des occasions franches, je ne pense pas qu’ils ont été supérieurs et le nul est mérité. Les derniers matches étaient très compliqués et il y a du mieux. »
Ce n’était pas vraiment perceptible lors de la dernière demi-heure, seulement animée par Atal (69e) et Maolida (81e), mais les Niçois font comme les autres en L 1 : ils regardent le classement et voient qu’un rien peut les faire basculer du bon côté. Dixièmes, ils n’ont pourtant gagné qu’un seul de leurs sept derniers matches et ce n’est clairement pas assez, même dans un club qui veut prendre son temps.