Comment accorder un penalty alors que la faute intervient après l'action de jeu? Comment la VAR peut laisser passer cela, sauf pour aider le PSG à s'imposer? Comment Saint Maximin peut rater un but tout fait, seul face à la cage? Alors entre maladresse et favoritisme, le Gym ramène un point mérité. On remerciera Walter Benitez pour son arrêt du penalty, mais aussi toute l'équipe à l'exception de la star au QI élévé.
Fiche technique
Paris SG - OGC Nice : 1 - 1 (0-0)
Arbitre : M.Schneider
Buts :
PSG : Neymar (58e, SP)
Nice : Ganago (46e)
Avertissements :
PSG : Verratti (53e), Cavani (90e+6)
Nice : Atal (69e), Dante (88e), Hérelle (90e +6)
Les équipes :
Paris : Areola - Dani Alves, Marquinhos (cap), Kimpembe, Bernat - Verratti, Paredes (Kurzawa, 66e) - Di Maria, Neymar, Draxler (Diaby, 66e) - Cavani
Nice : Benitez - Burner( Srarfi, 89è), Hérelle, Dante (cap), Sarr - Tameze, Lees-Melou, Danilo - Saint-Maximin (Le Bihan, 75e), Ganago (Makengo, 61e), Atal
Les buts
60ème BUT de Neymar pour le PSG ! Le Brésilien s'élance lentement et marque le penalty obtenu par Di Maria, d'un tir rasant côté gauche face au but. Benitez avait choisi l'autre côté.
47ème BUT de Ganago pour Nice ! Superbe ouverture en profondeur de Dante pour son partenaire qui part dans le dos d'Alves et résiste au retour rapide de Marquinhos, avant de frapper du gauche sans contrôle. Un tir splendide qui passe sous la barre parisienne.
Résumé
Malmené, le Paris SG a pris un point contre Nice (1-1) samedi, mais le penalty raté par Edinson Cavani dans le temps additionnel prive le champion de Ligue 1 d'une victoire bienvenue dans une passe difficile, lors de la 35e journée.
Quand l'arbitre Frank Schneider a désigné le point de penalty après avoir consulté l'écran de la VAR, celui-là même qui avait condamné le PSG en Ligue des champions, le Parc des princes a cru qu'enfin, le sort allait sourire à ses favoris.
Mais Cavani a buté sur Walter Benitez (90e+3)... et le PSG a dû se contenter d'un match nul à domicile, et sortir, une nouvelle fois, sous les sifflets de ses supporters. Paris continue de marcher sur un fil.
Le match a même failli lui échapper lors d'une minute totalement folle. Entre la barre transversale qui a sauvé le club du but du 2-0 par Allan Saint-Maximim (57e) et le penalty provoqué par Angel Di Maria (58e) et transformé par Neymar, une poignée de secondes s'est écoulée, mais c'est assez pour éviter le naufrage.
Mais le patient parisien n'est pas encore guéri. Sa défense a été fébrile, à l'image de Juan Bernat qui a souffert face à Youcef Atal, et son animation offensive, pas aidée par le mauvais match de Julian Draxler, n'a pas donné de relief à ce Paris-Nice sans grand enjeu pour le PSG, déjà titré.
Tuchel, sous le feu des critiques toute la semaine, avait pourtant choisi d'opposer aux grands problèmes, sa grande équipe: sans Kylian Mbappé suspendu ni Thiago Silva blessé, mais avec Neymar, Angel di Maria et Cavani, enfin rétabli de sa blessure à une hanche contractée début février.
L'attaquant uruguayen a été fidèle à lui-même, en étant généreux dans les efforts défensifs, mais ses coéquipiers ont eu du mal à le trouver. Il doit sa seule occasion nette de la première période à une passe... du Niçois Patrick Burner (39e). Son but a ensuite été annulé pour hors jeu (63e), avant qu'il ne rate la balle de match.
Il a aussi dû ressentir de la frustration face aux nombreux centres qui n'ont pas trouvé leur cible. Quand Dani Alves a réussi le sien, c'est Walter Benitez qui a arrêté le retourné acrobatique de Neymar (7e).
Incapable de mettre du rythme, le PSG a fini par trouver la solution grâce à un penalty, converti sans problème par Neymar. Critiqué depuis son coup au visage à un spectateur qui le provoquait après la finale de Coupe de France, la superstar brésilienne a répondu sur le terrain avec un but.
En défense, le PSG, qui restait sur 13 buts encaissés lors des cinq derniers matches, a continué de montrer des signes de fébrilité. Dès la 10e seconde, la balle perdue de Presnel Kimpembe laissait entrevoir une nouvelle soirée difficile.
Dani Alves a été piégé par la longue relance de Dante, qui a trouvé dans son dos le Camerounais Ignatius Ganago pour l'ouverture du score après trente secondes dans la seconde période (46e). Bernat a aussi souffert face à Atal. Ce n'est pas encore l'heure de la guérison. AFP
Réactions
Marlang Sarr :
A chaud, je vois le verre à moitié vide car nous avions l’occasion de marquer le but du 2-0 et de tuer le match, une nouvelle fois très solide cet après-midi. C’est une leçon. Nous sommes une équipe jeune et nous allons apprendre de ce match. C’est bien d’avoir pris ce point au Parc des Princes, et d’avoir réalisé cette prestation. Je suis content de l’équipe, fier des gars et du staff, après tout ce que nous avons préparé pour cette rencontre. Il faut continuer comme ça ... Notre coach et notre staff nous font travailler un maximum tous les jours, techniquement et tactiquement, a poursuivi le numéro 23 du Gym. Avec les matchs, on va engranger de l’expérience. Ca va venir petit à petit. Il faut faire confiance à cette équipe car on produit de belles choses. On est venu faire un bon match ici, c’est vraiment encourageant pour la suite. Beinsports
Marco Verrati :
On voulait gagner. On n’a fait quelques mauvais matchs ces dernières semaines. On voulait faire mieux aujourd'hui. On a eu la possibilité de gagner avec ce penalty. La saison jusqu’en janvier était magnifique. Il faut continuer à travailler. On a tout donné pour essayer de gagner. Nice a fait un bon match. BeinSports
Patrick Vieira :
Le bilan est plutôt positif. Ce n'est jamais facile de repartir avec un point du Parc. On repart avec un bon point, un bon match. Tactiquement, on était bien, on a fait des choses intéressantes. Mais sur l'aspect offensif, on a manqué un peu d'agressivité... Ces occasions (pour le 2-0), on doit les mettre au fond. Allan se trompe de contact du pied et, à l'arrivée, on manque de réussite aussi. Contre une équipe comme Paris, si on ne marque pas le deuxième but, il suffit qu'ils accélèrent un peu pour nous mettre en difficulté, et c'est ce qu'ils ont fait. On leur a posé des problèmes... On a vu ce manque de maturité, d'expérience de notre équipe. Il y a eu des coups qu'on aurait pu mieux jouer. Individuellement et collectivement, on a beaucoup appris ce soir.
Thomas Tuchel :
C'est une phase un peu bizarre. On a gagné le Championnat très tôt. Il nous manque des choses, c'est évident. On joue le match comme si c'était un amical. On manque de tension avant le match, moi aussi, c'est normal. Il n'y a rien à gagner, pas d'objectifs à atteindre. Nous ne sommes pas contents de notre jeu, on manque de rythme, d'agressivité, d'accélération. Je peux comprendre. Ça montre aussi à quel point mon équipe a été extraordinaire jusqu'à la trêve... La défaite en finale de la Coupe de France, c'est super dur. Mais c'est dur pour nous de retrouver notre meilleur niveau en Ligue 1, c'est pour ça que ce n'est pas facile de gagner... Cavani a eu une grande possibilité pour marquer. Il a fait un match normal.
Allan Saint-Maximin :
Youcef part de très loin. J’essaie de suivre l’action et de rester dans l’axe au cas où il vienne à centrer. Il met une première feinte, je recule. Au moment où je vais pour repartir, j’essaie de mettre mon pied en opposition parce que j’avais le défenseur près de moi. Ça a été instinctif de mettre l’extérieur du droit. Si je la mets un peu moins forte, c’est but. Malheureusement, ça tape la barre, ça fait partie du foot. Ça fait chier.
Revue de Presse
Atal, crack en puissance
Aujourd'hui en France
*
Du haut de ses 22 ans, l’international algérien du Gym a ébloui le Parc et suscite déjà l’intérêt des grands d’Europe.
Une semaine après son triplé face à Guingamp (3-0), Youcef Atal était très attendu face au PSG. Le jeune Niçois n’a pas tremblé et Juan Bernat peut témoigner des tourments que le joueur de 22 ans lui a fait subir. L’Espagnol a vécu un enfer face au latéral, désormais positionné dans le couloir droit du trident offensif des Aiglons. A la 58 e minute, Atal a ainsi déposé l’ancien du Bayern Munich sur une double accélération et une série de crochets qui lui a permis de servir Saint-Maximin. Mais la reprise de l’attaquant niçois a terminé sur la barre et sur le contre, Paris obtenait un pénalty transformé par Neymar. Un tournant dont ne se remettra pas l’OGCN.
Mais l’impression laissée par l’international algérien tout au long de la partie confirme son changement de dimension cette saison. « ll n’a peur de rien et ce qu’il réalise à l’entraînement, il le reproduit en match, explique son coéquipier Christophe Herelle. Il ne se pose pas de questions. C’est bien pour lui et bien pour nous. » « Pour un arrière droit, ce qu’il arrive à faire comme ailier est impressionnant, souligne Allan Saint-Maximin. Il a les qualités pour faire beaucoup plus, il va vite le démontrer. On sent qu’il a le niveau pour jouer dans une grosse équipe. »
Et Saint-Max trouva la barre…
L'Equipe
Servi par Atal, auteur d’une percée exceptionnelle, Allan Saint-Maximin a raté une balle de 2-0. Dans la foulée, Paris a égalisé.
C’est à la fois l’action du match et probablement son tournant. Une semaine après avoir transpercé la défense guingampaise pour inscrire un but en solitaire au bout d’une course de soixante-dix mètres, Youcef Atal a remis ça. Sur la pelouse du Parc. Toujours en partant de son camp, et en faisant tourner cette fois la tête de Juan Bernat, effacé plusieurs fois dans la même action (58e).
Tout était juste et spectaculaire, la reprise d’appui, le deuxième dribble, le contre-pied, et le centre, dans un timing parfait, au second poteau, où Allan Saint-Maximin l’attendait en position idéale. « J’aime beaucoup faire ce genre d’action, en profitant de ma vitesse », dira l’Algérien après la rencontre. Le centre était parfait, « Saint-Max » était au bon endroit… et l’attaquant niçois, à huit mètres du but d’Alphonse Areola, a tapé la barre. Pourquoi ? Comment ? La question a hanté la zone mixte et le coupable ne s’est pas dégonflé. « Youcef a fait un gros exploit sur le côté ; quand je l’ai vu, j’ai essayé de ne pas me mettre hors jeu, j’ai essayé de reprendre son centre comme je pouvais, mais il a centré très fort devant le but et je n’ai pas eu de réussite. »
De réussite ou de justesse ? « Youcef a fait un super travail mais Allan s’est trompé de contact du pied, a regretté Patrick Vieira. Contre Paris, il faut mettre ce genre d’occasion. » Alors, cette surface de pied ? « Comme elle est arrivée forte, instinctivement j’ai mis mon pied droit en opposition et j’ai choisi de mettre l’extérieur du pied. Si je l’avais reprise du gauche, je ne sais pas… Ça fait chier tout le monde et moi aussi. Juste après, il y a eu penalty pour Paris et donc de la frustration. Mais bon, je n’ai pas non plus tiré au-dessus, cela aurait pu faire barre rentrante.»
Trente secondes plus tard, Patrick Burner fauchait Angel Di Maria dans la surface, aussi maladroitement que Saint-Max venait de rater la balle de 2-0. Que dire de tout cela, capitaine Dante ? « On a été agressifs, on a joué avec de la personnalité et du caractère, c’est dommage qu’on n’ait pas pu mettre ce 2-0. Mais ce n’est pas à cause d’Allan si on n’a pas gagné, il faut mesurer ça. Il a raté des occasions mais ce n’est pas sa faute. »