Le billet d'humeur de Saint Roch Gari
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- Écrit par : Saint Roch Gari
L’autre soir contre Auxerre, sur le but des Autres, j’ai eu comme une vague crampe d’estomac. Pas vous ? Ca a fait mal, là bas, au fond, dans le dedans. Je me suis dit, « on n’est pas bon ». Et puis, j’ai repensé à la barre de Couly, qui s’est interposée entre tout un peuple et un grand moment de soulagement et de bonheur, à cet ahuri qui ne lève son drapeau que lorsqu’il ne le faut pas. J’ai vu les rouges et noirs, le regard vague, perdu, la tête entre les mains, l’air hagard. Et puis j’ai vu l’autre ex-briseur de jambes patenté de Fernandez qui, non content d’avoir été au Gym le pire entraîneur de ces dernières années, nous avait traîné dans la boue avant de s’enfuir, courant comme un cabri sur la touche, gesticulant de joie. Alors, oui, j’ai eu comme une crampe à l’estomac.
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- Écrit par : SRG
Hier soir, j’ai moi aussi posé ma petite lettre sous le sapin. Je me suis dit, « ça ne peut pas faire de mal ». Après je suis forcément un peu parano ; forcément, je suis Niçois ! Alors, je me dis, « si Papa Noël existe, il est peut-être supporter de l’OM, ou de Lyon, comme tous ces guignols qui ne suivent pas vraiment le foot de près, mais qui reçoivent TF1 à la maison et pensent qu’un OM-PSG c’est un « classico ». À moins qu’il supporte Rovaniemi »… Parano, Niçois, et vaguement désespéré, assez pour écrire à Papa Noël plus de trente ans après.
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- Écrit par : Saint Roch Gari
On la connaît depuis longtemps. Elle criait « Barabas ! » devant les marches de la basilique de Jérusalem ; elle criait « à mort ! » lorsque l’Église brûla Giordano Bruno qui osa évoquer l’infinitude de l’univers ; elle hurlait sur les grands boulevards et dans les gares son enthousiasme en août 1914 et sa haine à Nuremberg dans les années 1930. Dans son étude historique classique consacrée à La peur en Occident, Jean Delumeau notait : « Les caractères fondamentaux de la psychologie d’une foule sont son influençabilité, le caractère absolu de ses jugements, la rapidité des contagions qui la traversent, l’affaiblissement ou la perte de l’esprit critique, la diminution ou la disparition du sens de la responsabilité personnelle, son aptitude à passer soudain de l’horreur à l’enthousiasme et des acclamations aux menaces de mort ». En 1842, Andersen écrivait le Vilain petit canard, fable morale autobiographique. Là, le poète montre combien, lorsque l’on ne correspond pas physiquement ou dans son comportement à certains stéréotypes, la foule peut se montrer cruelle, sans pitié.
Là, vous me voyez venir avec mes gros sabots. Et vous avez raison !
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- Écrit par : SRG
Ah, ce bon vieux Gym ! Il paraît qu’il est en chacun de nous une sorte de pulsion masochiste. Mais supporter le Gym c’est décidemment assumer cette part de nous même qui fait que… l’on aime ça, souffrir, se complaire dans la nostalgie vaine des temps jadis, résister seul et contre tous à l’opprobre et à son cortège de moqueries qui accompagnent habituellement la simple possibilité qu’il puisse y avoir des personnes assez profondément ravagées pour soutenir l’OGCN. Et pourtant, ces personnes existent. Nous en sommes. Et nous jouissons, à défaut de plaisirs plus simples (les titres, les victoires, la reconnaissance et la célébration publique des exploits des nôtres) du simple fait d’être considérés comme des bêtes curieuses : les supporters de ce club à nul autre pareil : l’OGCN !