Le billet d'humeur de S R G
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- Écrit par : SRG
Le football a ceci de merveilleux : il se nourrit des rivalités, de la mémoire des plus illustres victoires, comme de celle des plus douloureuses débâcles. Le football n’oublie rien, jamais. Le supporter non plus. D’aucuns diront qu’il est éminemment puéril, voire pathétique, de se réjouir autant du malheur des autres que de ses propres triomphes, cela d’autant plus que l’on triomphe si rarement. A cela, je leur répondrais qu’ils ignorent tout du foot et je leur conseillerais, amicalement pour commencer, de s’intéresser au rugby, ce sport qui a toutes les qualités et aucun défaut, au patinage artistique, ou aux fléchettes. Bref, de nous foutre la paix et de nous laisser entre gens mal élevés que nous sommes, avec nos rivalités immatures, nos verts slogans et nos banderoles.
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- Écrit par : SRG
Quelle purge ! Mais au lieu de déplorer la baisse de fréquentation, il est vrai préoccupante, du Ray, nos chers dirigeants feraient bien mieux de s’étonner qu’il y ait encore près de 9000 pékins pour traîner savates dans les vénérables travées de Saint Maurice ! Tapis rouge, hôtesses, bulles et canapés, même en populaire, car il faudrait rien moins que ça pour récompenser cette foi insensée qui ramène nos pas chaque quinzaine vers le temple défraîchi de notre vaine passion. Mais bon, sommes-nous supporters ? Oui, alors, courbons l’échine, faisons le dos rond, faisons mine même de ne pas remarquer le dispositif policier digne d’un jour de pèlerinage à Kerbala, recentrons-nous sur l’horizon ultime, l’alpha et l’oméga du supporter de tout club médiocre : le maintien, fût-il dans la douleur, sera notre seule et unique récompense, comme toujours, depuis dix ans bientôt. Encore que…
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- Écrit par : Saint Roch Gari
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Il est né le divin enfant. Alléluia ! On l'attend depuis si longtemps. Tel l'Imam caché, le Messie des Juifs ou le Jugement Dernier. Interminable attente eschatologique qui finit par donner à cet objet un caractère quasi mystique, le caractère de tout qui existe en puissance mais ne se matérialise jamais : l'Arlésienne de Daudet, la régulation du capitalisme financier, la réussite au mérite, un arbitrage impartial dans le football, un stade digne de ce nom à Nice.
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Nous étions au Ray contre Bordeaux dimanche. Et là, peu à peu, comme remontant des profondeurs de notre affect où, par pudeur, par prudence, car nous savons tous ce que nous coûtent ces fous espoirs, à nous qui supportons le Gym, nous l'avions enfoui, nous avons exhumé ce souvenir doux, caressant, rassurant, sucré, épicé… Ce parfum de plénitude, de bonheur. Ou, tout au moins, qui y ressemblait étrangement. Rappelez-vous, c'était il y a une éternité, c'était hier, c'était il y a si longtemps, c'était pourtant il y a huit ans seulement… Un rêve, un rêve rouge et noir, un tourbillon d'émotions, de passion.
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- Écrit par : Saint Roch Gari
L'an dernier à la même époque, c'est-à-dire au moment de la reprise du championnat, nous avions pondu un gentil petit article sur la rentrée des classes du Gym. Un article pas énervé du tout, voire, avec le recul, d'une niaiserie certaine. C'était une toute autre époque, "un nouveau départ", comme on le clamait haut et fort à l'époque, avec ses craintes, certes, mais aussi et surtout, ses espoirs. Mais cette année, je suis en colère, rouge et noir de colère ! Fini les gentils petits billets de gentilles petites humeurs. Non ! Pas cette année. Je suis fâché.
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- Écrit par : SRG
Une saison noire L'exercice se termine. Enfin. Une saison, longue, très longue. Combien avons-nous vu de matchs dignes de ce nom ? Une belle victoire à St Etienne en ouverture. Un triomphe largement mérité sur un Lyon il est vrai pas au mieux de sa forme. Quelques succès dans des matchs au couteau qu'il ne fallait pas perdre. Pour le reste ?
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Quelque chose est mort en moi, en nous. Je n'étais pas des leurs. Je ne parlerai donc pas d'eux, mais de ce qu'ils ont représenté pour tous les gens comme moi, qui sont la majorité des passionnés du Ray et qui ont aussi le cœur rouge et noir.
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- Écrit par : SRG
Ca y est, nous y sommes. Comme en 1990, comme en 1997, comme en 2004, comme en 2006. Au bord du gouffre. La trouille, le sentiment de gâchis. Encore une piqûre de rappel, pour que l'on n'oublie pas qu'au fond, depuis Léo Lagrange, rien n'a jamais été construit dans ce club, rien n'avance jamais d'un iota, et qu'à la première tempête venue, le bateau menace de couler, corps et âmes.
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- Écrit par : Saint Roch Gari
L’autre soir contre Auxerre, sur le but des Autres, j’ai eu comme une vague crampe d’estomac. Pas vous ? Ca a fait mal, là bas, au fond, dans le dedans. Je me suis dit, « on n’est pas bon ». Et puis, j’ai repensé à la barre de Couly, qui s’est interposée entre tout un peuple et un grand moment de soulagement et de bonheur, à cet ahuri qui ne lève son drapeau que lorsqu’il ne le faut pas. J’ai vu les rouges et noirs, le regard vague, perdu, la tête entre les mains, l’air hagard. Et puis j’ai vu l’autre ex-briseur de jambes patenté de Fernandez qui, non content d’avoir été au Gym le pire entraîneur de ces dernières années, nous avait traîné dans la boue avant de s’enfuir, courant comme un cabri sur la touche, gesticulant de joie. Alors, oui, j’ai eu comme une crampe à l’estomac.